« La liberté d’expression ne s’use que si l’on ne s’en sert pas »
Mon avis ne compte pas, mais je vais le dire…
drapeau MaliL’euphorie des victoires de nos sélections nationales de football s’est emparée certainement d’une bonne partie du pays et a de quoi raviver une éphémère flamme patriotique, celle des jours de victoire et les acteurs doivent être félicités pour leurs différentes prestations remarquables, particulièrement celle des Aigles du Mali U-20, vaillamment qualifiés pour les demies finales de la Coupe du monde de football de leur catégorie, bravo à ceux qui ont hissé haut le drapeau national vert jaune rouge devant le monde entier!
Venons-en à notre sujet car l’heure est grave pour la République; Dans le jargon sportif, lorsqu’une équipe vendange des occasions en or et de ce fait rate des opportunités inouïes pour marquer et prendre l’avantage sur l’adversaire, elle doit s’attendre à un retournement de situation qui peut lui coûter cher; la situation de la gouvernance du « Mali d’abord » ressemble bien à cette situation.
C’est la rébellion des bandits armés de la CMA qui, non content de se moquer de la République et de la communauté internationale en ne signant pas l’accord d’Alger le 15 mai dernier à Bamako, fixe désormais le tempo, impose son calendrier au gouvernement (engagement de signature de l’accord d’Alger le 20 juin à Bamako)
On aura tout vu et nous ne sommes pas au bout de nos peines!
Le pouvoir actuel donne l’impression de gérer le Mali comme une succursale où les bandits armés ont un chèque en blanc et viennent se servir dans une opération de grande braderie de la République; Non le Mali n’est un solde de tout compte de personne! Le destin du Mali se décide désormais en Algérie par des personnes en mission de désintégration et de liquidation de la République; des décisions qui violent la loi fondamentale, la constitution sont acceptées par le pouvoir actuel et imposées au peuple malien!
Dans aucun pays au monde on n’aura vu une telle forfaiture: au lieu de mettre en avant le cas de Kidal, partie intégrante de la République et qui est illégalement occupé par des bandits armés terroristes en violation de toutes les règles internes et internationales notamment les différentes résolutions des Nations Unies, le gouvernement fait une reculade de la honte devant la CMA en signant un document bidon d’arrangement sécuritaire sur Ménaka qui demanderait au GATIA de quitter cette localité et qui permettrait aux bandits armés de rester en périphérie de la ville dans un rayon de 20 kms, Ménaka devenant ainsi le rideau de fumée qui cache l’incendie de Kidal qui ampute une partie de la République, inimaginable dans un état souverain: un gouvernement légitime est mis sur le même pied d’égalité qu’une horde de bandits armés sans foi ni loi!
La quête des bandits armés pour une reconnaissance juridique et administrative de l’Azawad, c’est comme l’histoire de la grenouille qui voulait devenir plus grosse que le bœuf.
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Les peuples ont leur histoire, elle est faite de soubresauts, de vicissitudes et s’écrit en lettres d’or dans les annales les jours de gloire, mais aussi en taches de déshonneur les jours sombres, qui affectent profondément la fierté nationale…
Le vendredi 15 mai 2015 l’histoire du Mali s’est écrite en lettres de capitulation sur une page sombre tachée du sang de plusieurs de nos compatriotes, victimes civiles et militaires, les vies des unes fauchées par les armes des forces barbares et rétrogrades, de l’obscurantisme des bandits armés terroristes du MNLA, HCUA et autres MAA réunis au sein de la CMA, celles des autres sur le champ de l’honneur dans la défense de la patrie.
Le 5 juin 2015 a consacré le coup de grâce donné à la République à travers la signature par le gouvernement d’un document intitulé: « ARRANGEMENTS SÉCURITAIRES POUR UNE CESSATION DES HOSTILITÉS »
document qui contient une série de dispositions qui constituent une violation flagrante de la loi fondamentale qu’est la constitution de la République, et qui consacrent une capitulation du gouvernement sur toute la ligne; s’il s’agit d’un marchandage pour gagner du temps afin d’avoir une paix précaire, ce serait grave; s’il s’agit d’un calcul politicien, ce serait jouer avec le feu.
Il y eut par le passé les accords de Tamanrasset, le Pacte National de Réconciliation, l’accord d’Alger de 2006 et le document intitulé: ACCORD POUR LA PAIX ET LA RÉCONCILIATION AU MALI ISSU DU PROCESSUS D’ALGER entre le gouvernement légitime de la République du Mali et les différents mouvements armés sans la CMA (qui a paraphé le document à Alger le jeudi 14 mai 2015), a été signé à Bamako devant les représentants de la médiation, de la communauté internationale et de plusieurs chefs d’Etat africains.
Que l’on ne s’y trompe pas, malgré le caractère solennel donné à cet événement, l’heure est grave pour la République:
La désespérance ronge le peuple, l’injustice le dévore; Ceux qui ont été choisis par le suffrage universel ont failli à leurs engagements par une gestion débridée des affaires publiques depuis 2 ans.
La signature de cet accord intervient sur fond de crise multidimensionnelle, de fracture sociale et morale entre les citoyens maliens et l’élite dirigeante;
Crises plutôt faudrait-il dire:
– Crise sécuritaire,
– Crise de Crédibilité du pouvoir,
– Crise sociale et énergétique à la veille du début du mois de ramadan…
Il ne s’agit pas de noircir le tableau ou de faire dans la sinistrose, mais les faits sont là, le constat est accablant.
Le Mali nouveau…
La profession de foi du candidat IBK lors de sa campagne pour l’élection du président de la République du Mali en 2013 était ainsi libellée:
« Chers Compatriotes, La situation actuelle du Mali est marquée par de sérieuses difficultés sociales, économiques et sécuritaires. Cette situation appelle des politiques nouvelles et des solutions fortes. Elle appelle un homme d’expérience, qui a un sens élevé de l’Etat, un homme honnête et libre, pour lequel la chose publique est sacrée. Un homme d’Etat capable de moderniser le Mali, de s’adresser à vous tous, Maliennes et Maliens de toutes les générations, de toutes les régions. Vous êtes nombreux, au Mali, comme à l’extérieur, à me faire l’honneur de penser que je peux être le prochain Président de la République. Ce grand mouvement m’a poussé à me déclarer candidat à l’élection présidentielle du 28 juillet 2013, porté par la “Coalition le Mali d’abord”. Le Mali d’abord, ce n’est pas qu’un slogan de campagne. C’est avant tout une philosophie, un état d’esprit, car je veux mettre le Mali au-dessus de tout. Pour affronter tous les défis, le Mali a besoin d’un grand rassemblement, et c’est tout le sens de ma candidature. Je l’ai voulue au-dessus des structures d’un seul parti, pour puiser ma force dans une alliance féconde de plusieurs formations et de nombreux mouvements de la société civile. J’invite d’autres partis, d’autres associations, d’autres citoyens, au Mali ou à l’extérieur, à nous rejoindre pour renforcer le puissant mouvement déjà en marche. Ensemble, avec mon « Projet présidentiel le Mali d’abord », mon énergie, ma détermination, votre participation et votre enthousiasme, nous allons amplifier la formidable dynamique qui nous porte déjà, et faire en sorte que demain nous puissions enfin faire le Mali de nos rêves. C’est tous ensemble, rassemblés, solidaires, que se construira le Mali de demain. Le Mali rayonnant, le Mali créateur de richesses et de valeurs au service de tous ses fils. C’est le combat auquel je vous convie dès maintenant, à la lecture de mon projet présidentiel. Mon projet, je l’ai voulu volontariste et ambitieux, mais réaliste. Réaliste, car je veux tenir un langage de vérité. C’est à l’image de la gouvernance que je mettrai en place si les maliens me donnent leur confiance. Mon projet est axé sur le retour de l’honneur du Mali, à travers le rétablissement de la paix et de la sécurité et la réconciliation entre maliens. Le deuxième axe est le bonheur des maliens, pour que chaque citoyen se sente heureux avec des services sociaux de base à leur portée. Le troisième axe concerne l’avenir du Mali, à travers des mesures qui permettront de bâtir une économie robuste et créatrice d’emplois dans de nombreux domaines. Enfin, mon projet propose de revisiter les institutions du Mali pour bâtir une réelle démocratie, à laquelle participeront tous les maliens. Je le dis, je le ferai, c’est mon engagement. Le Mali d’abord, pour l’honneur du Mali, pour le bonheur des maliens ! »
Ibrahim Boubacar Keïta.
Il y eut entre temps trois premiers ministres en 16 mois d’exercice du pouvoir, les affaires de l’aéronef présidentiel et des surfacturations liées aux différents marchés de fournitures d’équipements aux forces armées et de sécurité; le fiasco de Kidal et tout récemment la remise de rapports du VEGAL sur les exercices 2013-2014, 153 milliards de FCFA de manque à gagner au trésor public du fait de détournements ou de mauvaise gestion!
Détournez, spoliez, accaparez les fonds publics, surtout n’ayez aucune crainte et ne prenez pas de peine car l’argent public ne manque pas…
Tel semble avoir été le message subliminal lancé par le « Mali d’abord » pour l’honneur du Mali et le bonheur des maliens lorsque l’autorité suprême a affirmé publiquement lors de la remise de ces rapports que le VEGAL n’est pas un père fouettard et que son rôle n’est pas de poursuivre les délinquants financiers…
Où sont passés les discours volontaristes de début du mandat qui faisaient de la lutte contre la corruption et la délinquance financière le cheval de bataille des pouvoirs publics afin de mener véritablement une croisade contre ces fléaux qui gangrènent l’économie nationale et qui faisaient de la justice le premier ministère dans l’ordre de préséance après la primature, avec une affirmation nette de la volonté affichée par le président de la République d’incarner ce Mali nouveau?
153 milliards de FCFA volatilisés du fait de détournements ou de mauvaise gestion en seulement 2 années (2013-2014) sur le dos de l’honnête et pauvre contribuable malien en ces temps de crise multidimensionnelle d’une gravité sans précédent qui a frappé le pays, ébranlé les institutions, la cohésion nationale…
Combien d’écoles, de centres de santé, d’infrastructures routières, d’équipements pour les forces armées et de sécurité, voire même une augmentation des salaires auraient pu être pris en charge par un tel montant bien géré?
D’ailleurs, les 77% d’électeurs maliens qui ont massivement porté leur choix sur le candidat IBK, n’avaient- ils pas l’espoir qu’une fois devenu président, il y aurait un changement notoire sur le front de la lutte contre la délinquance financière et la corruption? Que nenni! Les pratiques ont la vie dure et la faramineuse somme de 153 milliards vaporisés donne l’impression qu’elles ont été amplifiées car au bout du compte, il y a une impunité comme seule sanction, du moins véritable consolation pour les détourneurs d’argent public, curieuse conception de la gestion des affaires publiques!
Pour en revenir au document intitulé : « ACCORD POUR LA PAIX ET LA RÉCONCILIATION AU MALI ISSU DU PROCESSUS D’ALGER »,
Il était une fois la « République très rebelle et illusionniste de l’Azawad », une structure dirigeante d’à peu près 300 personnes, une population de 30000 habitants à peine; des bandits armés qui prétendent revendiquer les trois régions du Nord du Mali (Gao, Kidal, Tombouctou)
En fait qu’est-ce l’Azawad?
Il ne correspond à aucune réalité historique, tout au plus, il s’agit d’une dénomination géographique signifiant une zone de pâturage, de transhumance de 380 km2 comprise Araouane et Tombouctou…
Plusieurs soldats tués ces dernières semaines, des populations meurtries vivant dans la psychose des attaques des bandits armés terroristes du MNLA, malgré la signature par le gouvernement de l’accord de la capitulation du 15 mai 2015, accord qui, signé ou pas par les forces de régression de la CMA, ne sera pas respecté par eux car ils ont d’autres objectifs:
Défier la République, porter atteinte à l’autorité de l’Etat par des attaques quasi-quotidiennes en semant la mort et le désarroi, et les attaques continuent toujours, mieux ils ont gagné le sud du Mali maintenant!
Le drapeau malien a été piétiné le lundi 6 avril à Kidal par des jeunes embrigadés par ceux-là même qui étaient aux pourparlers inter maliens à Alger, il n’y eut aucune condamnation officielle du gouvernement, eh oui, il ne fallait pas protester ou condamner ces actes de défiance pour ne pas gêner le processus de paix, chuut!
La mobilisation du samedi 02 mai 2015 a donné la nette impression que le pouvoir est sérieusement affaibli et dépassé par les événements au point de laisser le soin aux organisations religieuses et à la société civile de convaincre les populations du bien-fondé de l’accord d’Alger et de sa signature qui eut lieu le vendredi 15 mai 2015 à Bamako. La perception de l’immense majorité de la population, c’est une sorte de léthargie de gestion des affaires courantes, aucune initiative forte pour mobiliser et galvaniser le peuple malien face à tant d’humiliations, de défiance vis à vis de l’autorité de l’état qui est foulée aux pieds tous les jours!!!
AZAWAD, AZAWAD…Il n’y a qu’à voir sur le terrain les réactions des populations, leurs aspirations profondes, leur attachement sans faille à la République du Mali pour comprendre que le combat des ennemis, des forces rétrogrades est voué à l’échec! Ils revendiquent un territoire qui ne correspond à aucune réalité historique, comme évoqué ci-dessus…
Alors pourquoi on ne prend pas en compte les 15 millions de maliens qui ont toujours vécu dans l’harmonie, la paix?
Pourquoi vouloir tout ramener aux caprices, surenchères, illusions d’une toute petite minorité de bandits armés terroristes, alliés de djihadistes, obscurantistes, criminels, narco trafiquants, barbares, voleurs, pilleurs et violeurs d’Aqmi, d’Ansar dine et du Mujao?
Lorsque le MNLA à travers la CMA a refusé de parapher l’accord tant décrié d’Alger sous le prétexte de consulter la base, c’est à Kidal que cette mascarade de consultation eut lieu et par là même, les bandits armés étaient en porte à faux avec leurs propres revendications sur les trois régions septentrionales!
Le MNLA, mouvement de bandits armés, associé au HCUA, qui a recyclé des djihadistes du Mujao et d’Ansar dine sont des coquilles vides, véritables bras armés d’un complot avec des ramifications internationales visant à déstabiliser la République du Mali, une et indivisible.
Les ressortissants de Gao, Tombouctou et certains de Kidal ne se sont jamais reconnus dans un quelconque mouvement sécessionniste ou indépendantiste et il est clair que si la République organisait un référendum local limité aux trois régions du Nord du Mali, le résultat serait sans appel, défavorable aux mouvements de bandits armés!
En réalité, la communauté internationale doit savoir que le MNLA, HCUA et autres MAA réunis au sein de la CMA n’est autre:
– Qu’une association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, 2% d’individus égarés qui prétendent représenter 10 % de la population globale du septentrion malien, en ce sens que ces mouvements de bandits armés se sont alliés avec des terroristes, narcotrafiquants et des djihadistes dans le but de déstabiliser le Mali par des attaques des forces gouvernementales au nord en portant atteinte à la sécurité extérieure et intérieure de la République;
« Touareg land » fondé sur des bases ethniques
– S’en est suivi: crimes de guerre, destructions de biens publics, de mausolées sacrés classés dans le patrimoine mondial par l’UNESCO, assassinats, viols, vols, lapidations, violences et humiliations en tous genres envers de paisibles citoyens maliens;
Depuis des temps immémoriaux, toutes les communautés ont vécu ensemble en harmonie et dans la paix, il est indéniable à partir de ce constat que la frange irréductible des bandits armés a un autre calendrier avec d’autres objectifs et poursuit la création d’une entité, une sorte de « Touareg Land » fondée sur des bases ethniques, îlot d’impunité et de trafics en tous genres au sein de la République.
La CMA veut un état dans l’état et que chaque citoyen juge en âme et conscience les revendications ci-dessous:
Coordination des Mouvements de I’Azawad (CMA)
Points essentiels à introduire dans le projet
d’accord produit par la médiation
1. Aspects politico-institutionnels
– Reconnaissance officielle de I’Azawad comme
une entité géographique, politique et juridique;
– Création d’une assemblée interrégionale
regroupant les régions de Gao, Tombouctou,
Kidal, Ménaka et Taoudéni, dont les prérogatives
relèvent des domaines spécifiques à l’Azawad
– Surseoir à l’organisation de toute élection
jusqu’au retour des réfugiés et jusqu’à la mise en
œuvre du nouveau découpage;
– Prévoir et déterminer le quota qui sera affecté à
l’Azawad pour les Départements de souveraineté,
les grands services de l’Etat, les représentations
diplomatiques et les organisations
internationales.
2. Aspects de défense et de sécurité
– Les forces de défense et de sécurité à l’intérieur
de I’Azawad seront composées à 80% de
ressortissants de I’Azawad, ainsi qu’au niveau des
postes de commandement;
– Pendant la période intérimaire, mettre en place
des unités spéciales mixtes comprenant 80% de
ressortissants de I’Azawad;
– La CMA définit elle-même la liste des
combattants et détermine leurs grades.
– Le Mécanisme opérationnel de Coordination
(MOC) sera présidé par la MINUSMA et co-présidé
par les deux parties
– Retenir le casernement pour les combattants qui
feront partie des forces armées et de sécurité
reconstituée et le cantonnement pour ceux à
réinsérer
– Les zones de défense et de sécurité seront sous
le commandement d’un ressortissant de I’Azawad
– Considérer la création et l’utilisation de milices
comme un acte criminel
3. Développement
– Affectation d’un fonds spécial pour I’Azawad sur
le budget de L’Etat à hauteur de 40% sur une
période de 20 ans en vue de résorber un retard
de plus de 50 ans;
– Exploitation des ressources minières et
énergétiques de l’Azawad soumise à I’autorisation
préalable de l’Assemblée interrégionale après avis
de l’Assemblée régionale. Un quota de 20 % de la
production sera affecté à l’Azawad, avec priorité à
Ia Région concernée.
4. mécanismes de mise en œuvre
– Parité entre les deux parties belligérantes dans
toutes les commissions et structures prévues
dans l’accord
– Mise en place d’une commission conjointe
(Gouvernement du Mali- CMA, la Médiation)
chargée de la préparation des textes législatifs et
réglementaires prévus dans l’accord; la
composition de cette commission sera à part
égale entre les parties belligérantes;
Alors, nous aurions voulu du Président de la République du Mali, reconnue dans son intégralité territoriale, son unité nationale, sa laïcité par l’ensemble de la communauté internationale, par les différentes résolutions des Nations Unies, pour l’honneur du Mali et le bonheur des maliens:
– Qu’il s’adressât solennellement à la nation malienne avant cette date du 15 mai 2015 prévue pour la signature de l’accord qui concrétise la faiblesse de l’Etat, en rappelant ce qui a été accordé aux bandits armés par le texte issu d’Alger;
– Qu’il eût rappelé la loi fondamentale tout en lançant une vaste offensive diplomatique à l’échelle internationale au niveau des différentes chancelleries pour démontrer aux yeux de la communauté internationale que les bandits armés ne veulent pas la paix;
– Qu’il appelât à la mobilisation nationale autour de ce qui est essentiel: l’unité nationale tout en rappelant que la crise multidimensionnelle d’une gravité sans précédent qui a frappé notre pays est encore là dans son aspect sécuritaire et demander la vigilance de tous;
RAPPEL!
Tout n’est pas mauvais…
L’effort et l’honnêteté intellectuelle exigent de parcourir le texte dans son intégralité afin de pouvoir apporter des observations sur ce document de 30 pages, du préambule aux dispositions finales à la page 16 et des annexes de la page 17 à la page 30.
Inutile de refaire l’histoire, la crise multidimensionnelle d’une gravité sans précédent qui a frappé notre pays et ébranlé les fondements de la République est passée par là et si nous en sommes là, c’est parce qu’il y eut une faillite de nos dirigeants à certains moments clés de notre histoire en ayant commis des erreurs d’appréciation (le démantèlement de l’outil de défense avec comme conséquences, les forces militaires restant incapables, sur les plans technique, logistique et humain de faire face seuls à une offensive au Nord); en ayant été faibles dans le traitement du problème des différentes rebellions touareg et en ayant concédé ce qui était inconcevable dans l’esprit des pères fondateurs; Aussi, le sens de l’anticipation et l’esprit de prévision ont manqué aux plus hautes autorités maliennes face à la menace de l’irrédentisme touareg depuis l’indépendance, mais nous n’allons pas refaire l’histoire et entrons dans l’ACCORD POUR LA PAIX ET LA RÉCONCILIATION AU MALI ISSU DU PROCESSUS D’ALGER!
Disons-le, tout n’est pas mauvais dans le document et personne ne peut s’opposer au développement des régions du Nord comme étant une partie intégrante de la République et d’ailleurs, il est bien précisé que certaines mesures concernent l’ensemble des régions administratives du Mali (article 4, chapitre 1 principes et engagements).
Mais, pour tout démocrate empreint des principes et vertus républicains, certaines dispositions font sursauter et constituent tout simplement des violations flagrantes et inadmissibles de la loi fondamentale qu’est la constitution de la République du Mali:
– Dans l’article 5, chapitre 2 fondements pour un règlement durable du conflit à propos de l’appellation Azawad, il est précisé que « l’appellation Azawad recouvre une réalité socio-culturelle, mémorielle et symbolique (sic! ) Partagée par différentes populations du nord Mali, constituant des composantes de la communauté nationale. Une compréhension commune de cette appellation qui reflète également une réalité humaine, devra constituer la base du consensus nécessaire, dans le respect du caractère unitaire de l’Etat malien et de son intégrité territoriale. »
Faux! Toutes les populations du nord du Mali ne se reconnaissent pas dans cette appellation Azawad, car, il n’est pas sûr que les Songhoïs de Gao ou les arabes de Tombouctou profondément républicains partagent cette réalité, je dirais plutôt pure faveur accordée aux mouvements armés dans des termes aussi fumeux et l’impression donnée, c’est de limiter le nord du Mali à la seule région de Kidal en rébellion!
– « Une plus grande représentation des populations du nord au sein des institutions nationales »
Ceci constitue une violation de l’article 2 de la constitution de la République 2 Mali qui stipule: « tous les Maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs. Toute discrimination fondée sur l’origine sociale, la couleur, la langue, la race, le sexe, la religion et l’opinion politique est prohibée » et l’on se demande en vertu de quoi, les populations du nord auraient ces droits ou privilèges par rapport aux ressortissants des autres régions du Mali???
Pour qui connaît bien Kidal, la ville a été métamorphosée. Du point de vue de l’étranger, le constat c’est toujours le même dénuement, mais la réalité est connue et l’opinion malienne a toujours eu du mal à accepter de voir tant de fonds, de milliards de francs CFA se déverser sur les trois régions du Nord, alors que le sous-équipement est partout. En exemple, la région de Kayes [sud-ouest du pays] a changé de visage, certes, mais pas grâce à l’Etat, grâce aux ressources des travailleurs émigrés!
– dans le Titre II, questions politiques et institutionnelles, chapitre 3, cadre institutionnel et réorganisation territoriale, il est précisé une disposition: « les populations maliennes et en particulier celles des régions du nord auront à gérer leurs propres affaires sur la base du principe de la libre administration »
Cela soulève une série d’interrogations: Quel sera le rôle de l’état central, quelle place et quel regard sur cette gestion?
La contradiction, c’est qu’il est précisé dans le chapitre 5 la Représentation de l’Etat et le contrôle de légalité…
De même, « il est reconnu à chaque région le droit d’adopter la dénomination officielle de son choix dans le cadre des dispositions relatives au statut juridique et fonctionnement des régions »
Ceci constitue un abandon total de l’expression de la prérogative de puissance publique et il faudrait s’attendre à ce que Kidal s’appelle Azawad ou Touareg Land!
Les questions de défense et de sécurité sont traitées dans le titre III et on y parle de forces armées et de sécurité reconstituées qui devront inclure un nombre significatif de personnes originaires des régions du nord, y compris dans le commandement…
on ne sait pas exactement sur quelles bases; il faudrait prendre garde à ne pas commettre les mêmes erreurs qui ont consisté par le passé à y réintégrer des bandits armés qui n’hésiteront pas à prendre armes et bagages dès que l’opportunité se présente pour attaquer les forces loyalistes!
Il est également précisé dans l’annexe 2 de l’accord, traitant des questions de défense et de sécurité et l’intégration des ex combattants: … »Les membres des mouvements anciennement officiers des forces armées et de sécurité seront réintégrés au moins aux mêmes grades »…dans une totale impunité!!!
– Dans le Titre IV, développement socio-économique et culturel, chapitre 13, article 39, il est précisé que » les parties conviennent, s’agissant des domaines de l’éducation et de la culture, de prendre les mesures suivantes:
– adaptation des programmes d’enseignement aux réalités socioculturelles des régions »…
C’est le risque de créer les germes d’une éducation à plusieurs vitesses et il appartient à l’appareil éducatif d’Etat de fixer un programme national d’éducation applicable sur l’ensemble du territoire de la République;
Lorsque de telles incertitudes comme de gros nuages s’amoncellent au-dessus du ciel malien, il devient impérieux que le peuple du Mali, s’assume et n’accepte pas que s’éteigne en lui la flamme du patriotisme et que se dissipe et s’estompe l’effort gigantesque qui sous-tend la prise en mains de son destin collectif afin de mettre en échec les sombres projets nauséabonds aux ramifications internationales, non, non et non, le pays ne doit pas être pris en otage par des bandits sans foi ni loi, il s’agit d’un combat de dignité pour l’unité nationale, pour l’indivisibilité de la République, pour l’intégrité du territoire, pour les valeurs de liberté, de paix, de vivre ensemble depuis des temps immémoriaux, n’acceptons pas l’injustice et vous gouvernants, vous avez la lourde responsabilité de faire face à l’histoire pour sauvegarder l’intérêt supérieur de la nation malienne;
Le MALI n’appartient pas à des groupes bandits armés, et ne doit pas être sous la coupe réglée de mouvements illégitimes, car ils ne sont ni élus de la République, et n’ont aucun commandement de l’autorité légitime, pas plus aux gouvernants qui décident sans tenir compte des aspirations profondes du peuple.
Oui pour la paix, mais quelle paix voulons nous pour notre pays, pour les générations futures?
– Celle qui portera en elle les germes de futures frustrations et divisions, donc sources de conflits en gestation?
– Celle qui crée 2 catégories de citoyens au sein de la République en raison de leur appartenance géographique?
– Celle qui fera la part belle à 2% d’individus égarés alliés de djihadistes, terroristes qui prétendent représenter 10 % de la population globale du septentrion malien parce qu’ils ont pris des armes contre leur pays si tant est que certains se reconnaissent en son sein et imposé une guerre stupide à notre pays et qui a fait autant de victimes entre les fonctionnaires froidement assassinés, de soldats tombés sur le champ de l’honneur fauchés par les balles de l’ignominie, de l’obscurantisme et du complot, bilan tristement lourd en pertes de vies humaines hélas!
– Celle qui accepte l’impunité de ceux qui ont fait d’une partie du territoire un no man’s land où les services publics sont absents, où les enfants ne vont pas à l’école, un îlot d’impunité, de trafics en tous genres?
L’Etat reste pris en otage par une minorité
Une paix sans situer les responsabilités de ceux qui ont poussé des milliers de maliens à l’exil dans les pays voisins depuis plus de deux ans en raison d’une guerre stupide imposée à l’état?
Oui aux droits des minorités, mais alors de toutes les minorités dans le respect des valeurs républicaines, de la loi fondamentale. Les droits de la minorité touarègue s’arrêtent là où commence le déni de la République, là où la partition menace l’unité et l’indivisibilité de la République, la cohésion nationale.
Nous sommes écœurés lorsque l’état reste pris en otage par une minorité, 2% d’individus égarés qui prétendent représenter à peine 10% de la population du nord de notre pays et demeure impuissant pour régler ce problème depuis l’indépendance;
Nous refusons qu’une partie du territoire devienne un no man’s land où les services publics sont absents, où les enfants ne vont pas à l’école, un îlot d’impunité, de trafics en tous genres;
Notre indignation est sans limites lorsque des milliers de maliens sont contraints à l’exil dans les pays voisins depuis plus de deux ans en raison d’une guerre stupide imposée à l’état;
Face à cette situation, nous devons rester debout; nous pouvons tomber mais il faudrait que nous nous relevions à chaque fois pour prendre en mains notre destin collectif et national, héritage de grands empires, de grands hommes et de grandes valeurs sociales et morales que nous devons perpétuer pour les générations futures, convaincus que personne ne viendra bâtir notre pays à notre place.
La gravité de la situation ne doit plus laisser la place à du bling- bling de la part de nos gouvernants et l’heure doit être à l’union sacrée et au recueillement, aux prières et par-dessus tout au travail bien fait. Il ne faut pas se leurrer, notre armée est à l’image de notre pays qui s’est effrité petit à petit:
Effritement au niveau de la famille, effritement au niveau de l’école de la république, le plus gros scandale de ces 20 dernières années, du niveau de l’élève malien; effritement lorsque les plus méritants ne sont pas récompensés de leurs efforts, effritement lorsque la médiocrité a pris le pas sur la compétence et la rigueur morale et a été érigée en modèle;
scandale lorsque l’exception devient la règle et lorsque la corruption, le népotisme, l’affairisme, le clientélisme, les détournements de fonds publics, le vol organisé, la délinquance foncière, la facilité et l’impunité ne sont plus un problème et ont gangrené les esprits…
Seul un État fort avec des institutions fortes, une armée républicaine forte dotée de moyens efficaces pour défendre et sauvegarder l’intégrité territoriale, pourront nous sortir de cette nasse, de cette mise sous tutelle, qu’on se le dise, et cela passe par un leadership fort; la triste réalité est que ces conditions ne sont actuellement pas réunies pour que nous puissions retrouver ce Mali auquel tous les patriotes aspirent!
L’espérance ne doit pas être un concept, mais une réalité qui puisse être tangible et vous devez incarner cet espoir!
Vive le Mali un et indivisible, oui au compromis dans l’intérêt supérieur de la nation dans la paix, la justice et non dans la compromission, le bradage et l’impunité!
Sory Ibrahim Sakho, Titulaire d’un troisième cycle en Droit de l’université de Paris XIII.