IRIB- «La force de l'ONU, au Mali, a des lacunes», dénonce son chef.
"La force de l'ONU, au Mali, (MINUSMA), qui a subi les plus lourdes pertes, parmi les missions de l'ONU, n'a pas l'entraînement, la logistique et les capacités de renseignement nécessaires, pour remplir au mieux sa mission", a déploré, mercredi, son commandant.
«Est-ce que la MINUSMA est équipée pour opérer, dans un environnement asymétrique ?», c'est-à-dire, sous la menace de groupes armés, s'est demandé le général de division Michael Lollesgaard.
«Je dirais : non, pas vraiment», a-t-il ajouté, dans un débat, au Conseil de sécurité. «Nous avons certaines insuffisances majeures, qui nous rendent, extrêmement, vulnérables».
Le général danois a déploré des lacunes, dans le renseignement, l'approvisionnement des troupes, leur formation et leur sécurité.
Des 16 missions de l'ONU, dans le monde, la MINUSMA est celle qui a subi le plus de pertes, avec 36 soldats tués et plus de 200 blessés, depuis son déploiement, en 2013. Les Casques bleus sont victimes des groupes armés, actifs dans le Nord du Mali, qui utilisent engins explosifs, attaques-suicides, embuscades et tirs de mortiers, sur leurs bases. Cette opération est la plus coûteuse en vies humaines, depuis la Somalie, dans les années 1990.
Le général Lollesgaard, lui-même, se trouvait, dans un convoi de l'ONU, visé le 28 mai par une attaque, revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique, (Aqmi). Pour lui, la MINUSMA «aurait pu éviter certaines de ces pertes», si ses soldats avaient été mieux formés et entraînés par leurs pays d'origine, avant leur déploiement. «Beaucoup de mes soldats ne sont pas assez bons, dans les compétences de base» requises, comme repérer des mines ou appeler à l'aide des hélicoptères, pour évacuer des blessés.
La MINUSMA doit, aussi, avoir des contacts plus étroits avec la population locale, et mieux se protéger des attaques, que ce soit en patrouilles ou de retour à la base. «Nos troupes méritent d'être bien protégées, dans leurs camps, contre les tirs et les véhicules piégés, ce qui n'est, malheureusement, pas, toujours, le cas», a expliqué le général.