Très actifs il y a peu, les membres de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) sont désormais sur répondeur. Ils ne décrochent plus le téléphone et sont moins présents sur les médias. D’aucuns qualifient ce silence de calme avant la tempête.
Prompts à se faire entendre sur chaque fait et geste, les leaders de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) sont à présent invisibles. Mieux, ils ne répondent plus aux appels et aux courriers. Simple stratégie pour se faire importants ou volonté de faire sérieux ?
Ce qui est sûr, porte-parole et autres leaders habitués aux répliques dans la presse ne donnent plus de la voix. Preuve que la date du 20 juin choisie pour la signature de l’accord comporte de grands enjeux. Sinon tout au long de la crise, les responsables de la CMA ne rataient ni occasion, ni tribune pour faire l’apologie de l’Azawad. Un silence interprété différemment au sein de l’opinion qui croit que soit la CMA a eu gain de cause soit elle joue à créer un piège.
En tout cas, tout au long de la semaine, nous avons tenté sans succès de savoir les dispositions en cours pour que la signature du 20 juin puisse se tenir à Bamako. Ce que nous savons et qui est mis en avant ces derniers temps, c’est le déplacement qu’un groupe de la Coordination a fait dans des camps de réfugiés. Cette mission a été qualifiée d’explication afin de convaincre les populations. Idem dans les zones que la CMA contrôle.
La surprise est venue du représentant du MNLA à en Europe, Moussa Ag Assarid, qui a déclaré sur les réseaux que le peuple de « l’Azawad » réclame des comptes, allusion faite à l’annonce de la signature par le chef de la CMA, Bilal Ag Achérif.
La seule information dont nous disposons à l’heure actuelle, c’est que jusqu’à preuve du contraire, le principe de la signature du 20 juin est acquis. Cependant, la Coordination conditionne son adhésion à l’accord à des préalables comme le départ du Gatia à Ménaka. Maintenant que ce groupe nationaliste tente de se faire à cette volonté, quel prétexte la CMA trouvera-t-elle pour se dérober au dernier moment comme il a l’habitude de le faire ?
Aujourd’hui, il est difficile de se situer par rapport à l’organisation de la cérémonie du 20 même si l’on sait qu’une commission a été mise en place. Des détails, il y en a à gérer avant cette date fatidique. Le plus important qui semble être mal cernée, c’est bien la sécurité des rebelles qui, pour la première fois depuis l’éclatement de la crise, seront à Bamako à visage découvert.
Certes, ils sont passés dans la capitale à plusieurs occasions sous la couverture de la Minusma, mais il revient au gouvernement, selon une source, de demander à l’organisation onusienne de jouer ce rôle. Au cas contraire, tout risque de basculer.
Alpha Mahamane Cissé