Aujourd’hui les caisses de l’Etat sont presque vides. Des coupes drastiques ont dû être faites au niveau du Budget spécial d’investissement (BSI)et du budget de fonctionnement. L’administration publique fonctionne au ralenti, elle s’est même presque arrêtée dans certains secteurs. Les services d’assiette (impôts et douanes) se débattent comme ils le peuvent pour renflouer les caisses de l’Etat. L’aide budgétaire tombe timidement. La relance économique (promise par IBK) peine à démarrer. Les investisseurs étrangers ne sont toujours pas rassurés et hésitent encore à venir s’installer dans un pays où la sécurité et la gouvernance ne rassurent toujours pas. Le tout est couronné par un Président budgétivore dans un pays aux maigres ressources. Il n’est un secret pour personne qu’IBK coûte cher au budget d’Etat. Pour ne rien arranger, le train de vie du Gouvernement ne s’est guère réduit malgré la conjoncture.
La grogne monte donc face à l’arrogance ostentatoire d’une poignée d’individus proches du pouvoir. Les murmures deviennent de plus en plus enflammés au niveau des citoyens de « seconde zone » qui ne survivent plus que grâce à la débrouille. L’insécurité descend du Nord du Mali pour se généraliser à travers le pays. L’attaque meurtrière de Misseni dans la région de Sikasso en est la preuve éloquente. Le Gouvernement fait du surplace à la grande indifférence de ministres qui s’offrent le luxe de missions à la fois incessantes et coûteuses à l’extérieur.
Et pourtant l’arrivée au pouvoir d’Ibrahim Boubacar Kéïta avait suscité un grand espoir chez les Maliens. La preuve, le score inédit obtenu au deuxième tour de la Présidentielle. Le chef de l’Etat lui-même se glorifie de cette performance exceptionnelle. Il avait à cet égard lancé une pique à son parti, à l’occasion de la traditionnelle rencontre avec la presse à l’aube de la nouvelle année. « Que les amis du RPM m’en excusent, avait souligné Ibrahim Boubacar Keïta. Mais ce n’est pas le RPM qui m’a élu. C’est le peuple malien ». Il avait dit vrai. Les Maliens dans leur écrasante majorité avaient voté IBK parce qu’ils estimaient que ce dernier était l’homme capable de redresser le pays après le coup d’Etat insensé de 2012 et l’occupation des deux tiers du pays par les djihadistes.
A moins de trois ans de la fin du mandat présidentiel, nos compatriotes ont totalement déchanté et leur espoir s’est abîmé. Il ne leur reste que le regret de s’être trompé. « Si on savait … », se lamentent aujourd’hui nombre d’entre eux, éprouvés par la gestion calamiteuse d’IBK. Ils auront l’occasion de se lamenter encore plus fort, car la situation va de mal en pis. Elle qui avait pâti de la gestion patrimoniale du pouvoir qui a marqué le début du mandat et par les malversations financières suite à l’achat de l’avion présidentiel (pour le confort personnel du Chef de l’Etat) et de l’armement pour nos forces de défense et de sécurité. Des scandales qui ont occasionné la suspension de la coopération entre notre pays et ses principaux bailleurs dont le Fonds monétaire international (FMI). La suite, on la connait.
Que peuvent encore espérer les Maliens avec IBK ?Assurément rien d’extraordinaire. La seule lueur d’espoir qui reste aux populations est de prier pour une meilleure saison des pluies, pour des meilleures récoltes.
AL.