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International

L’argent de la Chine financerait la violence en Afrique
Publié le jeudi 18 juin 2015  |  8e-etage.fr
Li
© Autre presse par DR
Li Keqiang, Premier ministre de la République populaire de Chine




Une récente étude montre que les aides financières accordées par la Chine aux pays africains sont en partie responsables de l’avènement d’États parias. Zimbabwe, Ouganda, Ethiopie ; les pays africains qui reçoivent des aides de la Chine sont très nombreux. Plus nombreux que ceux qui n’en reçoivent pas, à savoir le Burkina Faso, la Gambie et le royaume de Swaziland, précise le Mail & Guardian Africa. Selon une étude de deux universitaires, Roudabeh Kishi et Clionadh Raleigh, ces aides contribueraient à renforcer le désordre qui règne dans certains de ces pays. Les aides chinoises et les pays africains parias, 2000 – 2011 montre que les aides accordées par la Chine financent aussi la violence de certains Etats.

En 2012, le président chinois d’alors, Hu Jintao, a doublé le montant des prêts délivrés aux pays africains, l’élevant à 18,8 milliards d’euros. Une somme qui représente 10% de toutes les aides confondues cédées par le gouvernement de la première puissance économique mondiale. « Les aides de la Chine ont eu des effets significatifs sur l’Afrique, notamment une croissance élevée, la construction d’infrastructures, et le renforcement de la santé et de l’éducation », souligne le Mail & Guardian Africa.

Mais le journal poursuit :

« Les aides de la Chine ont aussi leurs mauvais côtés : la baisse de la compétitivité des exportations africaines, et un manque d’intérêt pour l’emploi et l’environnement. »

Avant d’ajouter : « On leur oppose souvent une autre critique : soutenir les régimes d’hommes forts ». L’Irish Times parle même de « construire des relations avec des dictatures et des régimes qui ne respectent pas les droits de l’homme ». Plusieurs pays sont visés, notamment l’Erythrée, la République démocratique du Congo ou encore le Soudan du Sud, pour ne citer que ceux-là.

La Chine applique en effet une politique de « non ingérence » lorsqu’elle accorde des aides à des pays : contrairement aux pays occidentaux, elle n’impose presque aucune condition quant à la répartition de cet argent dans le budget du pays bénéficiaire. Avec des conséquences que résume le Mail & Guardian Africa :

« En raison du manque de conditions claires, les leaders africains peuvent utiliser les aides chinoises de la manière qu’ils estiment la meilleure pour leurs besoins politiques, économiques et sociaux. En pratique, les aides de la Chine soutiennent directement les régimes de ces États. »

Aucune obligation d’instaurer un régime démocratique, d’organiser des élections transparentes, de respecter les droits de l’homme ou de lutter contre la corruption ; autant d’éléments que beaucoup d’Etats donateurs exigent, souligne l’Irish Times. A la place, les chefs d’Etat africains se servent bien souvent des aides chinoises pour « étouffer l’opposition », conclut le rapport, qui insiste sur le fait que les aides de la Chine ne visent au départ pas davantage les Etats autocratiques, ou « parias », mais qu’elles contribuent à leur transformation.

Un tel constat va-t-il pour autant faire changer la Chine d’orientation ? Si le pays dirige ses aides vers l’Afrique, c’est essentiellement pour « son propre bénéfice », rappellent les articles. « Comme n’importe quel autre pays », précise le Mail & Guardian Africa : puiser dans les ressources naturelles pour garantir sa sécurité énergétique, mais aussi profiter de nouveaux marchés. Sans oublier, comme le note l’Irish Times, s’assurer du soutien politique de ces pays, dans des institutions tels que les Nations Unies ou l’Organisation Mondiale du Commerce.
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