Questions orales à l’Assemblée Nationale au sujet de présumés engrais frelatés: Le ministre Bocary TRETA a pris le dessus sur l’honorable Bakary Koné.

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Publié le samedi 20 juin 2015 | aBamako.com

© aBamako.com par Androuicha
Exercice de questions orales à l`Assemblée Nationale
Bamako, le 18 juin 2015. Le ministre du Développement Rural, Dr Bocary TRETA et celui de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement, Mamadou Hachim KOUMARE ont été soumis à l`exercice des questions orales des honorables députés de l`hémicycle. (photo Dr Bocary Tréta, Ministre du Développement Rural)

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Soumis à l’exercice des questions orales hier à l’hémicycle sur interpellation de l’honorable Bakary Koné au sujet de l’achat de présumés engrais frelatés, le ministre du Développement Rural, Dr Bocary Tréta a sorti le grand jeu pour venir complètement à bout de son challenger qui a fini par perdre les repères. Il s’est avéré au terme des débats que l’élu Adema-Pasj de Koutiala s’est appuyé sur une simple analyse faite par un fournisseur d’engrais sur des engrais de son concurrent, pour formuler ses questions sur ce sujet qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive.

Les supputations qui allaient jusque là bon train seront désormais tues puisque le débat a été clos sur une note de désillusion de tous les détracteurs du ministre du Développement Rural. Tel est ce qu’on peut retenir hier du brillant déboulé verbal duquel Dr Bocary Tréta a gratifié les honorables députés de l’Assemblée Nationale.

Aux velléités de l’honorable Bafotigui Diallo à travers des questions écrites reprises ensuite par Bakary Koné ; lesquelles velléités visent à responsabiliser le ministère du développement rural dans un arrangement sombre avec un fournisseur d’engrais qui aurait introduit des engrais dits frelatés au Mali, le ministre dira que son département est seulement victime d’une cabale qui ne dit pas son nom. Pour preuve, l’analyse des questions qui lui sont adressées l’a selon lui amené à penser que les faits incriminés sont extraits d’un document titré : Mémorandum – NPKSB SOMADECO – impact sur les rendements de coton malien. « Ledit mémorandum élaboré par un fournisseur d’engrais de la place, client du GIE-coton, présente des résultats d’analyse d’échantillons d’engrais prélevés chez un autre fournisseur, également client du même GIE-coton et de surcroit concurrent.
Les analyses des échantillons ont été effectuées par les soins dudit dans des laboratoires dont il cite les références. […] Dans ce document le fournisseur dénonciateur analyse l’impact de la mauvaise qualité de l’engrais de son concurrent sur le rendement théorique attendu à l’hectare à environ 40-50% et la perte en productivité à 500kg à l’hectare. Il estime la part de marché dudit fournisseur à 40.000 tonnes d’engrais qui représente une quantité suffisante pour fertiliser environ 260.000 ha.
Selon l’auteur de la note le manque à gagner occasionné par la perte de 500kg/ha pour un objectif d’emblavures de 260.000 ha va provoquer une chute de la production cotonnière de 130.000 tonnes soit environ 40 milliards de francs CFA, à raison 235 FCFA le kg de coton.
Ce document a fait le tour de certaines rédactions. Son exploitation a donné lieu à toutes sortes de fantasmes. » A déclaré le ministre pour exposer aux yeux de l’opinion nationale la genèse du méli-mélo qui a régné sur le sujet. Et pour anéantir l’honorable Bakary Koné dans ses ébats, le ministre a laissé entendre que la passation des marchés d’engrais ne relève pas de la compétence de son département. Il a donc renvoyé l’honorable élu de Koutiala auprès de l’union nationale des sociétés de producteurs de coton et le GIE qui ont la charge de passer les marchés d’engrais, pour y formuler ses récriminations. « Le processus de passation de marché par l’union n’obéit pas à ma volonté et n’obéit pas à mes instructions. J’en suis dehors » a lancé Dr Bocary Tréta décidé à en finir avec celui-là qui, visiblement regrettait s’être appuyé sur de l’abstrait pour chercher à incriminer. Au final, le ministre a enfoncé le clou en demandant une enquête parlementaire sur cette confusion créée volontairement par des élus de la nation qui selon lui, se sont mis au service d’un fournisseur contre un autre fournisseur pour faire du scandale.

André SEGBEDJI/abamako.com