Pour se reconstruire, le Mali a aujourd’hui besoin de tous ses fils car qu’ils soient Arabes ou Touaregs, ce sont tous des Maliens. S’ils ont donc décidé de venir se réfugier à Bamako, cela veut dire qu’ils veulent la paix. Aussi doivent-ils être accueillis à bras ouverts afin qu’ils se sentent chez eux.
Depuis le début de la crise du Nord malien en janvier 2012, on a constat » non seulement un véritable effritement des liens sociaux et des rapports conviviaux qui existaient jadis entre différentes communautés du Nord, mais aussi une méfiance à l’endroit des communautés « blanches » dans le reste du pays. Aussi, de nombreuses familles arabes ou touarègues étaient obligées de quitter la capitale pour éviter un amalgame pouvant entraîner une atteinte à leurs biens ou à leur personne. Cependant, nombreux sont ceux qui sont restés, mais qui vivent sous l’emprise de suspicions et autres préjugés venant de certaines personnes xénophobes. Au regard de cette situation, et dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Participation accrue des femmes du Nord-Mali à la vie publique », le réseau WILDAF-Mali a rencontré des femmes autour d’une causerie-débat sur la stigmatisation et la discrimination à l’endroit des populations du Nord vivant à Bamako. A travers cette rencontre, WILDAF-Mali entend amener les populations bamakoises à prendre conscience de l’ampleur du problème de la stigmatisation ; d’orienter les leaders communautaires, les femmes et les jeunes à s’impliquer davantage dans la lutte contre la discrimination des populations du Nord ; et à contribuer au rapprochement des communautés en vue de consolider le tissu social.
Aujourd’hui, cette situation reste inconfortable à plus d’un titre quand on sait que le Mali est un pays où diverses éthiques ont toujours cohabité ensemble sans problème. Cette crise qui secoue le pays, particulièrement au Nord, a engendré beaucoup de problèmes dont celui du racisme. L’occupation du Nord, qui a obligé beaucoup de personnes à se déplacer ou à se réfugier, est en train de prendre d’autres dimensions. Ces personnes à la « peau blanche » sont indexées et traitées indifféremment, souvent comme des bandits ou des rebelles, et cela, dans leur propre pays. Mais les citoyens doivent comprendre que si ces personnes ont fui le Nord pour venir se réfugier à Bamako et ailleurs, cela veut dire qu’elles veulent la paix. Elles doivent donc être bien accueillies pour qu’elles oublier les atrocités dont elles ont été victimes au Nord. Pour ce faire, elles ont besoin de tout le monde pour faciliter leur réintégration. Aujourd’hui, il faut combattre cette forme de stigmatisation et de discrimination au sein des populations car qu’ils soient Arabes, Touaregs, Tamasheks ou autres, ce sont tous des citoyens maliens : ils ne méritent donc pas de traitements antiracistes et doivent être acceptés dans notre société.