Quelques heures avant la signature de l’accord de paix par la rébellion, prévue samedi, à Bamako, les autorités maliennes ont levé les mandats d’arrêt visant différents chefs rebelles. Les groupes armés pro-gouvernementaux se sont eux engagés à évacuer la ville de Ménaka.
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À quelques heures de la signature d’un accord de paix qui devrait être enfin paraphé par tous les acteurs, les autorités maliennes veulent montrer leur bonne volonté afin d’éviter toute mauvaise surprise de dernière minute. « Ce jeudi soir, après une discussion avec la médiation, et les partenaires, nous le Gatia (Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés, une milice pro-gouvernementale) avons décidé pour faciliter le processus de quitter la ville de Ménaka. Ce retrait se fera à compter de ce vendredi », a déclaré Haballa Ag Hamza, secrétaire général adjoint du Gatia.
« Nous sommes pour la paix, nous faisons un important geste, mais il est clair que c’est la Mission de l’ONU qui doit assurer la sécurité des populations de Ménaka, et non un autre groupe, a-t-il précisé. Outre la Mission de l’ONU et la communauté internationale, le gouvernement malien, c’est-à-dire son armée, participera également à la sécurisation des biens et des personnes de Ménaka après notre départ. »
L’ONU attend la signature de samedi « avec impatience »
Une source de sécurité au sein de la Minusma, la mission onusienne au Mali, a confirmé qu’un accord avait été trouvé pour l’évacuation des forces pro-gouvernementales de Ménaka (nord-est), près de la frontière nigérienne. « Nous venons ce jeudi soir de trouver un terrain d’entente. Le Gatia accepte de quitter Ménaka. Le dernier obstacle pour la cérémonie de samedi est levé », a indiqué cette source sous le couvert de l’anonymat. La prise, le 27 avril, par les groupes pro-gouvernementaux des positions rebelles à Ménaka, a été le point de départ d’une série d’affrontements qui ont fragilisé le cessez-le-feu.
Dans une déclaration, jeudi, le Conseil de sécurité de l’ONU a déclaré attendre « avec impatience » la signature samedi par la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, rébellion à dominante touarègue) de « l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali » déjà signé le 15 mai à Bamako par le camp gouvernemental et la médiation internationale.
Le Conseil a exhorté les groupes rebelles et pro-Bamako « à s’abstenir de toute action susceptible de saper le processus de paix », exhortant ces derniers à « retirer immédiatement leurs forces de la ville de Ménaka », comme le prévoit un « arrangement sécuritaire » obtenu par la médiation algérienne le 5 juin, dont la rébellion exige l’application pour signer.
Levée de mandats d’arrêts visant les chefs rebelles
De source proche de l’organisation de la cérémonie de signature de samedi, une délégation de la rébellion est attendue jeudi soir à Bamako, alors qu’une autre de 80 personnes est attendue vendredi en provenance du bastion rebelle de Kidal (nord-est). Auparavant, le gouvernement malien avait levé les mandats d’arrêt émis en 2013 contre une série de dirigeants rebelles. « Les mandats d’arrêt lancés contre des responsables de la CMA ont été levés à la demande du gouvernement malien. La mesure peut être considérée comme un signe d’apaisement, à quelques jours de la signature de l’accord de paix par les rebelles », a indiqué à une source gouvernementale qui n’a pas souhaité être citée, sans donner de noms.
Un responsable de la rébellion, Almou Ag Mohamed, a confirmé que « pour créer un climat propice autour des négociations, le Mali a très récemment levé les mandats d’arrêt contre quinze personnes de la CMA », assurant que celle-ci enverrait une délégation pour signer l’accord samedi à Bamako. De son côté, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, dont le pays conduit la médiation internationale dans ces pourparlers, est attendu vendredi dans la capitale malienne en vue de la signature.