Manifestement, le chef des putschistes du 22 mars, le Capitaine Amadou Haya Sanogo, celui-là même qui a été « mis dans ses bottes » par la CDEAO et la Communauté internationale, est aujourd’hui presque boudé par les populations, notamment par rapport à la guerre au Nord. Pour échapper à cette impopularité, le Capitaine se veut du sport pour élever sa cote de popularité.
En fait, le Capitaine est plus malin qu’on ne l’imagine. Actuellement sans voix et en perte de popularité vis-à-vis du peuple malien, voire même effacé de l’actualité nationale, il a trouvé un autre moyen pour se faire entendre à travers le sport, notamment la Coupe de football qu’il a organisée à l’intention des tout petits de Kati, son fief. Aussi, il a informé avoir mis ce tournoi en l’honneur des jeunes pour qu’ils puissent s’engager à fond dans leurs études. Le Capitaine passe donc du militaire à l’éducateur. Enigmatique ! Certes, le temps nous est compté et 314 jours ont passé depuis le putsch du 22 mars dernier. Et la libération des régions du Nord-Mali occupées par des bandits armés tarde toujours, même si cette guerre constitue une grande préoccupation pour l’armée malienne qui a également besoin de son peuple.
A travers l’organisation de ce tournoi de football, il apparaît que le Capitaine, qui se croit actuellement un « De Gaulle malien», se trompe de combat. En effet, au lieu de se chausser de ses bottes de combat, le Capitaine semble jouer au mégalomane qui veut combiner à la fois politique et sport au lieu de se préoccuper sérieusement de la reconquête des régions du Nord-Mali qui reste l’une des préoccupations majeures de tous les Maliens car nos compatriotes soufrent énormément à Gao, Kidal, Tombouctou, Ménaka, Aguel’hok et Tessalit et sont quotidiennement sous la terreur d’islamistes et d’indépendantistes après les errements du 22 mars 2012tistes psychopathes sans foi, ni loi, ni objectif.
C’est dire qu’après les errements consécutifs au coup du 22 mars 2012, les populations maliennes veulent du Capitaine un acte concret : la libération du Nord-Malin quels que soient les voies et moyens à utiliser. Mais visiblement, le Capitaine Amadou Haya Sanogo ne parait pas nourrir cette ambition. Il semble aujourd’hui plutôt plus politisé que militarisé, malgré qu’il resté toujours campé dans la plus importante garnison militaire du pays : le camp « Soundiata Kéita » de Kati. Aussi, le fait de se récréer par cette coupe dénommée « Coupe Capitaine Amadou Haya Sanogo », dont la finale s’est déroulée le week-end dernier à Kati devant une foule en liesse, paraît énigmatique quand on sait que le Sport est un jeu et un facteur de rapprochement entre les personnes. A quel jeu se livre donc le Capitaine qui, malgré son coup de force du 22 mars, est de plus en plus en train de s’effacer de la scène sociopolitique malienne.
Cette coupe aurait eu un éclat approprié si elle était mise en œuvre entre les différents corps de l’armée car cela aurait donné un engouement plus populaire à l’évènement et exalté davantage les troupes pour cette cause imminente et noble : la libération des régions assiégées par les rebelles. Il est bien dommage que cette Coupe mise en jeu à l’intention des jeunes entraîne une autre pensée négative des populations aujourd’hui avides de liberté sans condition. Jusqu’ici, une grande partie des populations continuent de croire aux capacités et compétences de l’armée à affronter la guerre au Nord. Toujours est-il que visiblement, le Capitaine Sanogo ne semble pas réfléchir sur la situation critique que vit le Mali. Donc, le temps presse, mon Capitaine !