Qu’on n’aille surtout pas s’imaginer que la signature le samedi 20 juin 2015 par la CMA des accords de paix de Bamako suffira à réconcilier les martyres de Tombouctou, Douentza, Diabali et Konna. Toutes les victimes de cette barbarie humaine réclament des ténèbres de leur tombe que justice soit faite si tant bien est qu’ils sont morts pour le Mali. Le minimum pour l’Etat qui leur devait assistance et protection est de rendre la Justice pour éviter que ne s’installe une spirale de vengeances entre les populations. On ne voit pas sans justice comment les victimes pourront cohabiter et fraterniser avec leurs bourreaux. La justice ne voudra pas forcement signifier emprisonner ou condamner à mort les auteurs des massacres. Mais il est essentiel que la CMA se repente et présente ses excuses officielles à la Nation comme l’Armée en 1992 à la Conférence nationale. Il est aussi essentiel que l’Etat lance un vaste programme de recensement des victimes pour les dédommager. Des mesures spéciales doivent être prises pour élever à la dignité de martyrs de la rébellion tous les administrateurs civils et les militaires assassinés à d’Aguelhok et à Kidal en fonction pour le Mali. Organiser pour tous des funérailles nationales dignes de ce nom et élever un monument au cœur de ces villes pour leur repos éternel. Ce vaste chantier devra être dans les jours à venir l’œuvre de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation nationale. De la bonne exécution de sa mission dépendra l’avenir de la Paix au Mali.
O’BAMBA