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Signature de l’accord de paix à Bamako: Tapis rouge pour les terroristes !
Publié le lundi 22 juin 2015  |  L’aube
Cérémonie
© aBamako.com par DR
Cérémonie de signature de l`accord de paix au Mali.
Bamako, le 20 juin 2015 au CICB. La rébellion à dominante touareg du nord du Mali a signé à Bamako l’accord de paix entériné le 15 mai par le camp gouvernemental et la médiation internationale.




« L’on est humilié que lorsqu’on parle», dit-on. IBK a, sans doute, appris la véracité de cet adage à ses dépens. Après avoir promis et juré de ne jamais négocier avec des hommes en arme, le président IBK a été contraint, non seulement de négocier, mais surtout de dérouler à Bamako, le samedi dernier, le tapis rouge pour accueillir des responsables de groupes armés pour la signature d’un accord de paix.

«Je ne négocierai plus avec un groupe armé… Qu'ils déposent d'abord les armes et on pourra discuter après… Un rebelle ne peut pas se hisser à mon niveau pour discuter d'égal à égal… Kidal reviendra dans le giron malien, Inchah Allah ». Ce sont là quelques déclarations tapageuses d’IBK qui promettait aux Maliens de mettre fin (au besoin par la force) aux exigences des leaders du Mnla et alliés à Kidal, d’où ils défiaient le pouvoir central. Conscient de la portée populiste de ce discours, IBK le reprenait à chaque fois que l’opportunité lui a été offerte,

notamment en France, en Allemagne, à Bruxelles, et lors de l’inauguration du barrage de Félou. Il avait même fini par irriter les rebelles qui qualifièrent ces déclarations de « propos belliqueux ». Les déclarations étaient-elles effectivement belliqueuses ? Il n’aura fallu que très peu de temps pour que les Maliens, qui croyaient qu’IBK détenait la solution miracle pour libérer Kidal et résoudre définitivement la crise du nord (conformément à ces promesses), se rendent à l’évidence.

Ils (ces Maliens) se sont vite rendu compte qu’ils ont naïvement cru aux discours populistes. En effet, IBK changea de discours, après que nos forces armées aient subi le dur revers du 21 mai 2014, à Kidal. Depuis cette débâcle, IBK a changé de langage. Les responsables du Mnla, du Hcua et alliés sont subitement devenus « nos frères », avec lesquels il faut négocier pour « une paix durable ».

Le chef de l’Etat et son gouvernement commencèrent à se plier aux conditions des groupes armés. Ainsi, ils ont été trimbalés de Bamako à Alger… Des mois durant, ils cherchèrent lamentablement et obtiennent un hypothétique accord, dont la signature, le 15 mai à Bamako, a été boudée par la CMA. Vous avez dit humiliation ? Et comme si cet affront ne suffisait pas, la CMA a exigé et obtenu la réouverture des négociations ; au même moment où IBK et son gouvernement déclaraient la fin des négociations. Finalement, le samedi 20 juin dernier, les rebelles ont été accueillis à Bamako par nos autorités, les bras ouverts.

Aujourd’hui, les Maliens s’interrogent : que vont devenir les plaintes du Mali à la CPI, avec la levée des mandats ? Ces plaintes avaient été déposées par les autorités maliennes afin que la CPI fasse la lumière sur tous les crimes commis pendant la crise politico-sécuritaire de 2012. Dans le lot, il ya les crimes perpétrés au nord sous l’occupation et dont certains auteurs pavanaient à Bamako, le samedi dernier.

L’on se rappelle que le 8 février 2013, le parquet de Bamako avait rendu publics une trentaine de mandats d'arrêts, notamment pour "sédition" et "terrorisme" contre des chefs du Mnla et d'autres groupes armés, dont des djihadistes d'Ansar Eddine et d'Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi). Un peu plus de 8 mois après, les autorités maliennes ont levé les mandats d'arrêt. La démarche, selon Mohamed Ali Bathily, ministre de la justice d’alors, visait à redonner la "liberté de mouvement" à ces responsables de groupes armés pour leur permettre de négocier avec Bamako en vertu de l’accord de paix de Ouaga.

I B Dembélé
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