La cérémonie de parachèvement de ce processus de signature de l’Accord de paix et la réconciliation nationale par la CMA s’est déroulée le samedi 20 juin 2015 au Centre Internationale de Conférence de Bamako. C’était sous la présidence de SE Ibrahim Boubacar Keïta, Président de la République, chef de l’Etat. En plus des anciens présidents du Mali, à savoir Moussa Traoré et Dioncounda Traoré, la cérémonie a enregistré la présence du premier ministre Modibo Keïta, des membres du gouvernement, les représentants du corps diplomatique. Ont également pris part à cette cérémonie de signature, le représentant Spécial du secrétaire général des Nations Unies au Mali, non moins chef de la MINUSMA, Hamdi Mongi, le ministre des Affaires Etrangères, de l’Intégration Africaine et de la Coopération Internationale Africaine, Abdoulaye Diop, le ministre d ’Etat, des Affaires Etrangères de la République démocratique et populaire Algérienne, Lamarani Rantane, non moins, chef de file de la médiation internationale pour le processus de négociations inter maliens, les leaders du mouvement de la plate forme et de la CMA (avec à sa tête Bilal Ag Chérif). Plus d’une centaine de membres de la CMA avait fait le déplacement de Bamako.
Mieux vaut tard que jamais, dit l’adage. Aussi à travers cet acte posé devant la communauté nationale et internationale, la CMA est enfin parvenue à accepter que seul le dialogue peut résoudre les conflits. Cette signature, à en croire le peuple Malien, marque le départ d’une nouvelle ère pour notre pays et marque la fin de plus de trois ans de crise qui a fortement ébranlé les paisibles populations. Cette signature intervient au moment les autorités maliennes ont levé le mandat d’arrêt international contre des dirigeants des groupes armés.
Plusieurs interventions ont marqué la cérémonie. Dans son mot de bienvenu, le ministre des Affaires Etrangères ,de l’Intégration Africaine et de la Coopération Internationale ,Abdoulaye Diop ,a fait savoir que cette étape permet à notre pays d’envisager l’avenir avec plus d’optimisme. Le chef de la diplomatie malienne a rendu à cet effet un vibrant hommage au président IBK pour sa clairvoyance et sa détermination dans le processus de recherche d’une paix durable.
Le ministre d’Etat et des Affaires Etrangères de l’Algérie, a pour sa part indiqué que cet évènement constitue un nouveau départ pour la grande nation malienne. Selon Lamarani Rantane, ce processus traduit aussi le commence pour l’émergence du Mali, sur la scène de l’histoire pour assurer à son peuple une vie de qualité, dans la cohésion et la solidarité. Il a engagé toutes les parties signataires de l’Accord de paix, à travailler avec plus de foi pour la concrétisation des engagements pris, afin de lui assurer une meilleure mise en œuvre.
La CMA présente ses excuses à ses victimes !
A son tour, le représentant de la CMA, Mahamadou Djery Maïga a rappelé que depuis longtemps leur coalition désire retrouver une paix ardente. Pour lui, il a fallu au groupe beaucoup de sacrifices pour surmonter d’énormes obstacles et pour pouvoir arriver à ce résultat. Il dira ensuite que cette cérémonie est le fruit d’un dialogue constructif, franc et responsable. La paix est indispensable au Mali et en particulier pour la CMA a dit Mahamadou Maïga. Cependant, il a noté qu’ « une paix ne réussit pas seulement à partir d’une simple signature ». A ses dires, la paix s’acquiert par la manifestation de la bonne volonté de toutes les parties prenantes. En ce qui concerne la réconciliation, le représentant de la CMA a souligné que cette démarche commence par l’arrêt immédiat et total de l’humiliation, de la frustration à travers l’instauration d’une justice juste et équitable. C’est pourquoi, Mahamadou Djery Maïga a déclaré que la CMA fonde beaucoup d’espoirs aux assurances d’IBK et de la communauté internationale. En trichant, on ira nulle part a t-il affirmé. Parlant des motivations de leur action, le représentant de la CMA a laissé entendre « Nous n’avons pas pris les armes par caprices, mais parce que excédés par toutes répercussions de la mauvaise gestion des régions du nord. ». Raison pour laquelle, il a au nom de la CMA, présenté les sincères condoléances à toutes les familles endeuillées par le fait de la crise. Pour terminer, Mahamadou Maïga a remercié le gouvernement actuel pour avoir réaliser ce que les précédents n’ont pu faire depuis 1963. Suivra ensuite la signature de l’Accord de paix par la CMA à travers Sidy Ould Sidatti, président du MAA (Mouvement Arabe de l’Azawad).
La main tendue de la plate forme
Dans son adresse, le porte-parole du mouvement de la plate-forme, maître Toureh Harouna a demandé à la CMA à s’engager à donner toutes les chances de succès à cet accord. Maître Toureh, dira que la prise des armes constitue la défaite de la tolérance et du pardon. Saluant IBK pour son caractère imperturbable et le premier ministre Modibo Keïta pour sa sagesse, il a déclaré que seule l’unité permettra à notre pays de faire face au terrorisme et toutes les formes d’insécurité. « Le Mali a prouvé que la paix n’a pas de prix » a t-il mentionné.
A sa suite, le représentant Spécial du secrétaire général des Nations Unies, non moins chef de la MINUSMA, Hamdi Mongi, a affirmé que cette signature marque le point de départ pour asseoir les bases d’une réconciliation et une paix durable. Selon lui, l’heure est venue pour tous les maliens de conjuguer les efforts pour ne plus vivre les affres de la division.
Fin de cavale pour Iyad Agali et sa bande narcotrafiquants
Prenant enfin la Parole, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a d’abord précisé que ce jour est merveilleux. « Le Mali est un pays envié et nous ferons en sorte que nulle ne soit déçue. Je suis ivre de bonheur. C’est l’une des raisons qui ont fait qu’en 2013, 77% des maliens m’ont accordé leur confiance.» a fait comprendre le chef de l’Etat. Pour lui, c’est la première fois dans l’histoire que la communauté internationale s’est portée de cette manière au chevet d’un pays. Nous ne devons pas l’oublié a rappelé IBK. Le président IBK de dire à l’assistance que « cet accord est le fruit d’une volonté affirmée, d’un effort collectif, d’une œuvre commune. La mise en œuvre de ce processus ouvrira les nouvelles perspectives pour le développement du Mali, une meilleure gestion de la sécurité et de la transparence des affaires publiques. ». Pour relever ce défi, le premier magistrat a mis l’accent sur l’implication de toutes les filles et de tous les fils, car selon lui, les questions sont plus complexes et les moyens à déployer sont immenses. « La nation malienne n’est fondée ni sur la couleur de peau, ni sur l’appartenance religieuse, ni sur une appartenance à une couche ethnique. » a fait remarquer IBK. Abordant le sujet de la réconciliation nationale, le Chef de l’Etat a indiqué que ce processus nécessite le combat contre l’extrémisme. Il a aussi mis a profit cette circonstance pour remercier d’une part, la CMA, la plateforme et le gouvernement , et d’adresser une mention spéciale à l’Algérie , la France , la CEDEAO, l’OCI, le Niger, le Tchad , le Nigeria, les Nations Unies, pour leur esprit de solidarité. Toutefois, il a singulièrement salué le patriotisme des anciens présidents Dioncounda Traoré et Moussa Traoré dans le processus de paix et de la réconciliation nationale. S’agissant de la question sécuritaire IBK a condamné l’attaque terroriste de Boko Haram contre le Tchad, avant de déclarer que ces extrémistes ne gagneront pas sur le pays d’Idris Deby. Pour sa part, le Mali reste engager à combattre le terrorisme sur toutes ses formes. A ce titre il dira « nous allons faire en sorte que le Mali soit un pays propre. Il faut que le nord du Mali soit une zone propre, exempte de toutes les nuisances pour le développement ».
Jean GOÏTA