C'est sous la haute présidence de son Excellence le Président Ibrahim Boubacar Keïta, que l'accord issu des pourparlers d'Alger a été signé ce samedi 20 juin 2015, à Bamako par la coordination des mouvements de Kidal. Une étape tant attendue par les Maliens, qui depuis 2012, ont vu leur pays plonger dans une crise sans précédent. Mais cette paix sur le papier pourra-t-elle accoucher d'une paix sur le terrain ?
La Coordination des Mouvements de l'Azawad (CMA) vient de tendre la main au Mali pour la marche vers la paix et la réconciliation nationale à travers la signature de l'accord de paix entériné en mai par la partie gouvernementale, la médiation internationale et certains groupes armés. La cérémonie solennelle placée sous la haute présidence du président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta a eu lieu ce samedi 20 juin au CICB en présence de plusieurs personnalités du pays et des représentants de la médiation internationale.
Enfin, après plus de trois ans de conflit dans le septentrion du Mali, la Coordination des Mouvements de l'Azawad (CMA) composée de plusieurs groupes rebelles Touaregs, a accepté d'apposer sa signature sur le document de l'accord de paix et de réconciliation conclu avec le Mali à Alger.
Pour la circonstance, le Centre International des Conférences de Bamako (CICB), sous une haute sécurité a accueilli les différentes parties signataires de l'accord venues massivement pour témoigner de leurs actes, leurs engagements dans la recherche d'une paix définitive et durable.
En parachevant le processus de la signature de cet accord, le Mali vient d'écrire en lettre d'or une page glorieuse de son histoire. Le grand peuple du Mali a démontré, encore une fois de plus au monde entier, son attachement à la restauration d'une paix durable dans le pays, particulièrement dans le nord du pays qui a connu une série de rébellions touaregs depuis les premières années de l'indépendance du pays, en 1960.
Au cours de la présente cérémonie de parachèvement du processus de la signature de l'accord, le président IBK de blanc vêtu s'est encore engagé à faire en sorte que nul ne soit déçu de l'application effective de cet accord qui vient d'être signé par la CMA et les autres parties impliquées dans le processus. Il a réaffirmé sa confiance aux groupes armés puis a salué l'Algérie et la communauté internationale pour les efforts inestimables dans l'accompagnement du Mali dans la sortie de crise. Notons que l'application de cet accord passe incontestablement par l'unité nationale qui sera soutenue par la communauté internationale impliquée dans la résolution de la crise malienne à savoir : l'Algérie, le Burkina, la Mauritanie, le Tchad, le Nigéria, la France et les Etats-Unis.
Le président Kéïta a annoncé la mise en place très prochaine de la commission Dialogue, Justice et Réconciliation, une commission qui regroupera en son sein l'ensemble des filles et fils du pays. Il a terminé son discours en exhortant le peuple malien à se mobiliser pour la mise en œuvre heureuse et effective de cet accord puis rassure que le gouvernement s'engagera pour son application.
Avant lui, le ministre malien Abdoulaye Diop des affaires étrangères et de la coopération internationale a souhaité la bienvenue à l'ensemble de la délégation. Pour lui, le peuple malien envisage aujourd'hui avec optimisme son avenir. Il n'a pas manqué de saluer le courage de l'ensemble des parties prenantes dans le processus et également le président IBK pour son choix dans la résolution de la crise. Le ministre Diop a aussi rendu un vibrant hommage au peuple algérien et à son président Abdoul Aziz Boutefilka pour son engagement dans la sortie de crise malienne. Il a également salué tous les membres de la délégation internationale et le peuple malien.
Pour sa part, le chef de file de la médiation internationale, Ratam Lamamara, ministre algérien des Affaires Etrangères a salué la présence dans la salle des responsables de la CMA, Mahamadou Maïga, Sidi Ibrahim Ould qui a signé au nom de la Coordination des Mouvements de l'Azawad.
Pour le ministre algérien, cet acte est un nouveau départ pour le Mali. Il a transmis au peuple malien et à son président les salutations du président de l'Algérie. L'Algérie selon lui, ne ménagera aucun effort dans la bonne mise en œuvre de cet accord en vue de relever les nombreux défis auxquels fait face le Mali. Il s'agit des défis culturels, environnementaux et surtout de sécurité avec le terrorisme dans le nord du pays. Il a aussi annoncé l'installation très bientôt du comité de suivi pour la paix et la réconciliation au Mali.
Mahamadou Maïga, porte-parole de la CMA a, à son tour, salué la bonne volonté de toutes les parties qui constitue pour lui beaucoup d'espoir pour les assurances données par le président de la République et la communauté internationale. Il a rendu un vibrant hommage au gouvernement du Mali avant de présenter ses condoléances aux familles endeuillées.
Pour Harouna Toureh de la Plate-forme, c'est l'heure de la vérité qui a sonné et avec la signature on doit rester responsable. Selon lui, il faut donner toutes les chances à cet accord. A travers Harouna Toureh, la Plate-forme tend encore une fois de plus la main à la CMA et au gouvernement du Mali pour restaurer une paix définitive et durable au nord du Mali. "Ensemble, sans armes ni rien, on peut entretenir la paix sur l'ensemble du pays", a-t-il déclaré. Il a salué le président IBK et le Premier ministre Modibo Kéïta qu'il a qualifié de sage. Le Mali, selon lui, doit rester dans l'unité et dans la dignité. Il a aussi salué la communauté internationale.
Mamadou BALLO