Dans les couloirs de l’hémicycle le jeudi 18 juin, les députés pour l’une des rares fois sont unanimes, la défense de Tréta sur la question des engrais de mauvaises qualités est la plus « mauvaise » qu’un ministre du gouvernement Modibo Keïta ait pu faire. Et ce ne sont pas les termes pour décrire cette contre performance qui ont manqué : « Tréta est à terre », « arrogance infructueuse. », « piètre prestation. » etc.
Dr Bokary Tréta hier à l'Assemblée nationale
Dr Bokary Tréta hier à l’Assemblée nationale
Dans les couloirs de l’hémicycle le jeudi 18 juin, les députés pour l’une des rares fois sont unanimes, la défense de Tréta sur la question des engrais de mauvaises qualités est la plus « mauvaise » qu’un ministre du gouvernement Modibo Keïta ait pu faire. Et ce ne sont pas les termes pour décrire cette contre performance qui ont manqué : « Tréta est à terre », « arrogance infructueuse. », « piètre prestation. » etc.
Face aux députés le jeudi dernier, le ministre du développement rural Bocari Tréta a étalé au grand jour le peu d’estime qu’il a pour les élus de la nation. Interpellé par le député Adema Bakary Koné de Koutiala à se prononcer sur la question des engrais « frelatés » qui défraie la chronique depuis quelque temps, le tout puissant ministre et secrétaire général du RPM n’a fait que botté en touche les questions à lui adressées. Des questions pourtant claires et concises et qui avaient le mérite, si elles étaient répondues d’édifier le peuple malien de ce qu’il en est de cette affaire. Mais, le dilatoire et les subterfuges dans lesquels s’est emmuré Tréta n’ont servi à rien, si non de faire comprendre son malaise vis-à-vis du sujet.
Lors de son premier passage il a servi une « historiette » d’un concurrent qui aurait commandité des analyses sur les produits d’un autre fournisseur, et d’avoir mis à la disposition des élus les résultats pardon « le torchon » sur la base duquel il est interpellé, Le ministre s’est inscrit en faux contre ce qu’il considère comme une « cabale ». Car selon lui, son département n’est mêlé ni de près ni de loin à la passation des marchés d’engrais. C’est à ses dires l’Union des producteurs de coton dirigée par son homonyme Bakary Togola qui le gère. Se retirant sous l’applaudissement de quelques députés, il était convaincu de s’être tiré d’affaire.
Mais c’était sans compter sur la pugnacité de l’élu ADEMA de Koutiala, qui avait en sa possession des documents qui prouvaient que le département en charge de l’agriculture était bel et bien au parfum de la magouille qui a amené sur notre sol de l’engrais ne répondant pas aux normes.
Choqué de la fuite en avant de Bocari Tréta, le député ira jusqu’à qualifier le ministre de « complice des fournisseurs véreux. ». Il n’en fallait pas moins pour faire réagir vigoureusement et avec dédain Tréta, qui dit avoir son honneur et son intégrité à défendre. Mais sous le feu roulant des accusations, le ministre acculé fera un clin d’œil à sa majorité pour voler à son secours. Pour un honorable député « Tréta oublie que son interpellateur est de l’Adema donc de la majorité, il oublie certainement aussi que la majorité c’est pour le peuple et non contre le peuple. ».
Dans ce combat à l’allure de celui de David et Goliath, Tréta finira par cracher le morceau en avouant la présence d’engrais de mauvaise qualité. Affirmant à demi-mot que le mauvais engrais ne serait pas mauvais pour les cultures, il demande la mise en place d’une commission parlementaire pour y enquêter.
Si la mise en place de cette commission va permettre ….d’éclairer les maliens, il faut dire qu’elle doit rencontrer sur son chemin le refus du groupe parlementaire APM dirigé par l’honorable Zoumana N’Tji Doumbia. Car il y a peu, son groupe s’est vu refuser « pour faute de moyens financiers » une commission similaire pour enquêter sur la question des cartes d’identité et des passeports. Un problème qui du reste, demeure.
Mohamed DAGNOKO