BAMAKO- Deux journalistes de la chaîne de télévision
qatarie Al-Jazeera, qui avaient été arrêtés la semaine dernière par des
militaires dans une zone contrôlée par les forces gouvernementales maliennes,
ont été libérés, a appris l'AFP mercredi de sources concordantes.
Annoncée à l'AFP par une source proche d'Al-Jazeera, la libération des deux
hommes a été confirmée par un responsable au ministère malien de la Défense.
"Si (...) les journalistes sont libérés, c'est qu'il n'y a aucune charge
contre eux. C'est aussi parce que nous ne voulons pas que les journalistes
soient inquiétés dans notre pays", a dit ce responsable, sans plus de détails.
Jointe depuis la Mauritanie, une source proche d'Al-Jazeera a indiqué à
l'AFP que le correspondant de la chaîne qatarie et son photographe basés au
Mali avaient été libérés après avoir été détenus pendant trois jours par les
forces de sécurité et se trouvaient depuis lundi à Bamako,
D'après la même source, les deux hommes, dont les identités et nationalités
n'ont pas été précisées, avaient été arrêtés le 1er décembre à Ségou (240 km
au nord-est de Bamako), très au sud de la limite des zones du vaste Nord
malien occupées depuis huit mois par plusieurs groupes islamistes armés dont
Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Durant leur détention, ils ont été interrogés sur divers sujets, a-t-on
indiqué de même source, sans précision sur la teneur de ces interrogatoires.
Le responsable au ministère malien de la Défense, interrogé par l'AFP,
avait affirmé mardi que les deux journalistes d'Al-Jazeera avaient été arrêtés
"durant le week-end".
Ils "ont reçu des accréditations à Bamako pour se rendre à Sévaré", près de
Mopti (centre du Mali), proche de la limite de la zone sous contrôle
gouvernemental, "mais nos services techniques ont eu la preuve qu'ils ont eu
des contacts dans le but de se rendre à Gao (nord-est)", avait-il expliqué,
ajoutant qu'ils avaient été "interpellés à Ségou pour des précisions sur leurs
intentions".
Joint depuis Mopti, l'accompagnateur des deux hommes avait indiqué que les
journalistes d'Al-Jazeera ont "montré une autorisation (accréditation)", ce
qui n'a pas empêché leur arrestation par les militaires.
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