Il avait promis durant la campagne présidentielle de 2013, d’œuvrer à ramener la paix au Nord et à tous les Maliens s’il était élu président de la République. Une fois élu, Ibrahim Boubacar Kéita, plus connu sous le diminutif « IBK » a fait de la crise du nord une priorité absolue au point de mettre sous éteignoir le reste de son programme gouvernemental. Il faut dire que les circonstances ne l’ont pas aidé. Mais conscient du poids de la responsabilité et mesurant le degré de l’espoir placé en lui à travers les 77% du suffrage, le Président IBK n’a occulté aucun sacrifice pour parvenir à cette fin, celle de ramener la paix aux Maliens !
Dans sa quête pour la paix, il a accepté que le Mali perde un peu de sa souveraineté au profit d’une « entité internationale » formée pour aider le Mali mais dont il ignore- lui, et beaucoup de Maliens avec – ses réelles motivations ; Il a accepté les caprices d’une rébellion aux méthodes terroristes mais qui semble avoir plus d’écoute que lui au-delà des frontières (paradoxale ? C’est là que se situe le nœud gordien de la crise) ; Il a enfin accepté les insultes d’une classe politique malienne hostile à sa politique et qui n’a jamais compris le sens de ses sacrifices !
Le samedi 20 juin 2015, à la signature par les rebelles de l’accord de paix, l’émotion a gagné IBK. Pas seulement lui, mais aussi des milliers de personnes pour qui l’acte (signature de paix rebelles-gouvernement du Mali) a une haute portée historique et revêt une signification politique capitale. A partir de ce moment, IBK a joué sa partition et renvoyé la balle dans le camp des groupes rebelles et la mission onusienne présente au Mali, juge et partie dans ce conflit.
Les Maliens doivent s’unir, se montrer solidaires et surtout parler d’une seule voix. C’est l’occasion pour la classe politique malienne de prouver sa maturité. Elle doit avoir une vision lointaine qui va au-delà des ambitions et agenda personnels. L’union fait la force, a t-on coutume de dire. Et unis, les Maliens peuvent mettre hors d’état de nuire les déprédateurs tant à l’interne qu’à l’étranger.
Si la signature de cet accord ne devrait pas suffire pour ramener la paix au Mali, si les attaques devraient se poursuivre contre les populations malgré l’accord signé, il reviendra à la mission onusienne présente au Mali la responsabilité de l’échec et non le Président IBK dont le dialogue, l’engagement, la bonne foi, le sacrifice, la détermination et l’humilité n’ont jamais fait défaut au processus de paix engagé. Les Maliens seront-ils récompensés pour leurs multiples sacrifices ?
Tiémoko Traoré