L’absence du leader de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) est l’œuvre d’une nouvelle rébellion conduite par les revenants de la Libye. Ce groupe jugé militairement fort sur le terrain refuse catégoriquement le Mali unifié.
Normalement, c’est lui qui devait non seulement signer l’accord d’Alger et parler au nom de la Coordination, il s’agit Bilal Ag Achérif. De son statut de secrétaire général du MNLA et président de la CMA, l’homme avait laissé apparaître un sentiment de sérénité dans le communiqué annonçant en grande pompe à Alger la décision de la Coordination de signer le 20 juin dernier à Bamako. Et depuis, il n’a pas donné des signes contraires.
Mais, tout a basculé à la veille de son départ de Bamako ou une nouvelle fronde s’est créée à la tête de revenants de la Libye dont l’ambition de se faire un Etat n’a jamais variée. Pris entre milles feux, Bila Ag Achérif a choisi l’option la plus risquée mais salvatrice au regard de ses affinités avec la branche armée venue de la Libye.
« Lui-même ne connaît que l’extérieur et ignore tout du Nord du Mali ». Nous tenons cette confidence d’un responsable d’une structure en charge du développement du Nord qui tentait de justifier à des responsables de l’Etat l’absence de Bilal Ag Achérif : « Contrairement à ce qui se dit, Bilal n’est pas venu parce qu’il gère certains détails. Il lui faut convaincre les mécontents, car ils sont nombreux dans les rangs de la CMA », a-t-il expliqué.
Discret sur la question, nombre de porte-parole des groupes armés que nous avons approchés au sujet de l’absence de Bilal Ag Achérif tentent de minimiser l’acte et préfèrent parler d’un fait isolé. Mais le discours de Mahamadou Djéry, nous a permis de comprendre qu’il y a un vrai malaise au sein de la Coordination. « Il y a des gens qui ne veulent pas que la paix », a-t-il lancé.
En tout cas, une certitude, Bilal Ag Achérif est contraint par un groupe de séparatistes qui n’ont jusqu’ici abandonné la lutte pour l’illusoire République de l’Azawad.
Alpha Mahamane Cissé