Les contre-vérités de Treta face aux députés : Karim Kéita remonté contre le tout puissant ministre du RPM

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Publié le mardi 23 juin 2015 | Le Prétoire

© aBamako.com par mouhamar
Première session de la nouvelle législature
Bamako, le 22 janvier 2014 à l`hémicycle. Les nouveaux députés issus des dernières législatives étaient en session extraordinaire pour l`élection du président de l`assemblée nationale et la composition des groupes parlementaires.Photo: Honorable Karim KEITA

Interpellé par l’honorable Bakary Koné sur le scandale des engrais dits de mauvaise qualité importés au Mali, le ministre du Développement Rural Bocari Treta était à la barre, le jeudi 18 juin, devant les députés.

Après des heures d’explication, le ministre Bocary Tréta n’a pas convaincu. Pis, il a voulu tourner les élus du peuple en bourrique, toute chose que le fiston national Karim Kéita, non moins président de la commission de la défense de l’Assemblée, n’a pas du tout digéré. Et pour manifester son mécontentement face à l’irresponsabilité du tout puissant ministre du développement rural, Karim Kéita serait en désamour avec son allié d’hier.

Ainsi donc, après le père c’est au tour du fils national d’en vouloir au ministre du développement rural, son allié d’hier. Pour la petite histoire, c’est le clan Tréta et Kéita qui avait tout manœuvré pour porter au perchoir de l’Assemblée nationale Issaka Sidibé alias Saint Isaac, contre la volonté du président IBK, qui, lui, voulait Abdrahamane Niang. La tension politique monte de plus en plus au Mali. L’affaire dite des engrais frelatés ne fait qu’accentuer la chose. Aujourd’hui, c’est clair dans la tête du président de la République d’en découdre avec certains de ses ministres : une personne reste dans son collimateur. Bocary Tréta, ministre du développement rural.

Et comme si cela ne suffisait pas, le ministre est venu compliquer davantage la situation lors de son oral devant les élus du peuple le 18 juin dernier. Notre ministre du développement rural est passé à côté de la plaque, pour sa défense dans le dossier des engrais frelatés. Du coup, Karim Kéita le fiston national n’est plus en odeur de sainteté avec son camarade et allié du parti. Il est arrivé à un point où il n’est plus possible d’évoquer le mot pardon vis-à-vis de ce dernier. Pour la simple raison que Karim Kéita ne sait plus quoi faire de cet ministre cité dans un tel scandale qui met à mal tous les efforts de son président pour faire de l’agriculture malienne un puissant levier de lutte contre le chômage galopant dans le pays.

Face aux députés, Tréta a essuyé un échec patent et cuisant. D’abord avec ses contre-vérités, car, selon lui, il n’est pas impliqué dans l’affaire des engrais, ni dans l’attribution des engrais encore moins dans sa distribution sur le terrain. Pour lui, le dossier faisant état de la présence d’engrais de mauvaise qualité au Mali est un faux dossier.

Son plaidoyer face aux élus du peuple a mis le président de la commission défense de l’hémicycle dans tous ses états. Car, pour Karim Kéita, cette tribune était l’occasion pour le ministre d’annoncer de grandes décisions en cours afin de punir les auteurs de cette magouille. Mais, au lieu de cela, il s’est plutôt contenté de venir disserter comme s’il voulait défendre l’un des opérateurs économiques cité dans ce dossier. Du coup, Bocary Tréta s’est mis la corde au cou, puisqu’il s’est fait ennemi du fiston national. La colère de Karim Kéita est aussi interprétée par certains barons du parti au pouvoir comme une volonté manifeste de saper les efforts du président IBK, afin que ce dernier ne puisse avoir la confiance du peuple pour un second mandat.

Toute chose qui fera l’affaire de Treta, si jamais il venait à prendre les rênes du parti des tisserands. C’est son ambition. Ce qui fait qu’à chaque sortie du ministre sur le terrain, il n’est pas rare de le voir accorder des audiences aux différents présidents des sous-sections et sections du parti. En tout cas, avec cette colère de Karim Kéita, on peut dit sans se tromper que l’étau est en train de se resserrer autour du ministre Tréta. Affaire à suivre !

Paul N’GUESSAN