« La régionalisation au Mali : enjeux et modalités de mise en œuvre » était le thème, vendredi, d’une rencontre tenue dans la salle de conférence du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Le responsable du département, Abdoulaye Idrissa Maïga, présidait la cérémonie en présence des présidents des partis politiques ou de leurs délégués.
« C’est pour échanger avec les leaders politiques sur les tenants et les aboutissants de la régionalisation et en perspective de sa mise en œuvre que nous vous avons conviés », a annoncé le ministre Maïga. Les participants avaient, au préalable, reçu un document sur la régionalisation dont l’étude leur a permis d’émettre des commentaires, des observations et des critiques sur la mise en œuvre de cette réforme majeure que notre pays s’apprête à engager.
Pour le président de l’Union des forces démocratiques (UFD), le colonel Youssouf Traoré, la régionalisation est fondamentale pour le développement du Mali. Toutefois, sa réussite, a-t-il souligné, dépendra de sa capacité à corriger les lacunes de la communalisation comme le non paiement des taxes et impôts, l’absence de territoire propre aux communes.
Pour une bonne mise en œuvre de la régionalisation, le président de l’UFD a suggéré un appui technique conséquent aux conseils régionaux. « Il y va de l’atteinte des objectifs de développement programmé », a-t-il soutenu. Des critiques ont aussi surgi dans les débats. Le président du Rassemblement pour développement et la solidarité, le Pr Younouss Hamèye Dicko, a demandé de revoir la définition de certaines terminologies comme la régionalisation.
Quant à la valorisation des autorités traditionnelles, il a été direct : « Mon parti est contre ». Certains ont recommandé qu’il n’y ait pas un statut particulier pour les futures régions de Ménaka et Taoudéni, si cette reforme ne concerne pas toute l’étendue du territoire. Le ministre Maïga a assuré avoir pris bonne note des critiques et observations. Il a, à ce propos, invité à rejeter les préjugés selon lesquels les autorités traditionnelles ne jouent aucun rôle.
« Leur valorisation est loin d’être un privilège. Elles peuvent être très utiles en matière de surveillance et de renseignement ou de réhabilitation des valeurs sociales et sociétales », a insisté Abdoulaye Idrissa Maïga, rappelant que « l’effritement des valeurs ne peut pas continuer ». Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a tenu à donner des éclaircissements sur le rôle des responsables régionaux.
« Le président du conseil régional est un acteur de cette régionalisation. Son travail est encadré par le représentant de l’Etat ». Ce dernier veillera surtout à l’application correcte des textes et règlements.
C. M. TRAORÉ