Nations unies (Etats-Unis) - Le gouvernement malien a demandé mardi à l’ONU de l’aider à restaurer son autorité sur le nord du pays, où opèrent des groupes islamistes, et à lutter contre le trafic de drogue, trois jours après avoir signé un accord de paix avec les rebelles touareg.
"La priorité des priorités doit être l’appui au rétablissement de l’autorité de l’Etat dans tout le pays et la fourniture des services sociaux de base", a déclaré devant le Conseil de sécurité de l’ONU le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop.
En prévision du renouvellement fin juin du mandat de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma), il a longuement détaillé quelles devraient être les tâches prioritaires des quelque 10.000 Casques bleus, appelant le Conseil à "autoriser de nouveau la Minusma à aider le gouvernement malien à stabiliser les principales agglomérations, en particulier dans le nord du pays".
Pour cela, a-t-il affirmé, "la Minusma doit être invitée à étendre sa présence dans le Nord" et elle doit disposer "des moyens nécessaires à sa montée en puissance".
La Minusma, en butte aux attaques de groupes armés islamistes, est une des missions de l’ONU les plus exposées et son commandant a reconnu il y quelques jours devant le Conseil qu’elle n’était pas à la hauteur de la tâche.
Le Conseil, a souligné le ministre, doit "exiger que seules les forces armées maliennes disposent du droit et de la légitimité d’occuper toute localité du territoire national".
Il a aussi jugé "absolument essentiel qu’avec l’aide de l’ONU (..) il y ait une initiative forte qui émerge pour prendre en charge la lutte contre le trafic de drogue".
"La criminalité organisée, notamment le trafic de drogue, est la source qui alimente le conflit", a-t-il expliqué. "C’est une question qui n’est pas suffisamment prise en charge dans l’accord" signé samedi à Bamako.
M. Diop a réaffirmé la détermination de Bamako "à honorer tous les engagements qui lui incombent dans cet accord". Mais il a "exigé que les groupes armés signataires se démarquent clairement des groupes terroristes et narco-trafiquants".
La rébellion à dominante touareg du nord du Mali a signé samedi à Bamako un accord de paix, déjà entériné le 15 mai par le gouvernement, qui est censé permettre de tourner la page du jihadisme dans cette partie du Sahel.
Le représentant spécial de l’ONU pour le Mali, Mongi Hamdi, a estimé qu’après cet accord, "il faut impérativement commencer à entreprendre des actions concrètes afin que les populations maliennes puissent voir les dividendes de la paix".
Il a appelé les institutions financières internationales "à commencer à financer le plus rapidement possible la mise en oeuvre de l’accord".
"Concrètement, les population du Mali et particulièrement celles des régions du Nord ne demandent qu’une chose: la sécurité et le retour des services sociaux de base, particulièrement la santé et l’éducation".
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