Bien que nécessaire dans la formation et l’émancipation de ses utilisateurs, l’internet est en train de prendre depuis des années une tournure comblant à la fois dérive et débauche.
L’outil est devenu, pour certains internautes, un bon créneau de drague et de promotion de toute sorte de perversité. De Facebook au WeChat, en passant par WhatsApp, Viber, Skype, Webcom… le secteur du net est en forte croissance, tandis que le comportement des jeunes connait un taux fortement décroissant.
Le constat sur l’apport de ces nouvelles technologies de l’information et de la communication dans l’éducation des jeunes au Mali est décevant. Toutefois, il convient de reconnaitre que toutes les couches sont concernées. Mariés et célibataires, jeunes et vieux, hommes et femmes…tout le monde sent plus ou moins, directement ou indirectement, les effets de l’internet en ce sens. Une situation qui pourrait s’expliquer par le nombre d’internautes qui ne cesse d’augmenter et le comportement indécent qui devient monnaie courante sur les différents réseaux sociaux.
AC est un jeune entrepreneur d’une trentaine d’année : « J’ai commencé la drague avec mon dernier téléphone android acheté seulement en 2013 et sur facebook j’ai fait beaucoup de découvertes et je suis sorti avec certaines. Une de ces relations continue jusqu’à présent.»
MK est agent comptable : « je reconnais que les filles sur les réseaux sociaux ne sont pas toutes fausses mais, il faut comprendre que la majorité se connecte seulement pour draguer et se faire draguer » A la question de savoir s’il a une fois été dragué ou s’il a déjà dragué, la réponse était affirmative.
Une jeune fille de 25 ans nous dit qu’elle passe plus deux heures par jour sur ces réseaux et qu’elle a eu de très bonnes relations. Selon elles, certaines relations tissées sur Facebook demeurent encore. Elle dit ne pas avoir honte ni peur de se faire découvrir sur internet… Pour elle, c’est une affaire de génération.
FB est assistante de direction « je pense que les réseaux sociaux ne sont pas faits pour des bêtises. Ils sont importants, moi je me connecte pour mes parents et certains de mes anciens amis surtout ceux qui vivent à l’étranger… » Je n’accepte pas les invitations des personnes qui j’ignore.
Au delà de Facebook, il faut reconnaitre que Skype également n’échappe pas aux partisans de la débauche. De par ses options vidéo très avancées, cet outil est le plus souvent utilisé pour des exhibitions spectaculaires et tendancieuses. En témoigne le commentaire de ce jeune étudiant togolais qui se dit plus intéresser par skype que les autres réseaux sociaux. Car permettant mieux de connaitre et d’admirer son interlocuteur. Avant d’ajouter qu’il passe plus de six heures (6h) par jour étant connecter.
Des témoignages on ne peut plus édifiants sur l’impact négatif que les NTIC jouent de plus en plus sur la jeune génération. La triste réalité est le cas des enfants qui détiennent des téléphones de dernières marques et qui se livrent sans aucune expérience à la pratique qui ne fait que nuire à leur éducation.
Les constats nous prouvent que les enfants sont les plus fréquents sur ces réseaux sociaux, faisant ainsi d’eux les premières victimes. Une situation délicate qui appelle à un double changement de mentalité et de comportement. Et ce, au risque de ne pas compromettre d’avantage l’avenir d’une génération déjà en lambeaux.
Mamoutou TANGARA