L’université de Ségou fait partie des 4 structures universitaires qui bénéficieront du financement de la banque mondiale dans le cadre du programme d’appui au développement de l’enseignement supérieur. Un choix qui s’explique tant par la vocation de la structure que les efforts académiques déployés par ses responsables en matière de qualité. Des résultats probants qui n’occultent pas pour autant des difficultés, notamment en matière de gestion de la scolarité. Des difficultés cernées par les autorités et qui se résolvent au fur et à mesure que les choses avancent. Lisez plutôt notre entretien avec le chef de la scolarité et de l’orientation.
Le Flambeau : Qui est monsieur Tiéman COULIBALY ?
Je me nomme Tiéman COULIBALY, Docteur en Biogéographie et Protection de l’Environnement, Professeur de l’Enseignement Supérieur. Présentement, je suis le chef de Service Scolarité et Orientation au Rectorat de l’Université de Ségou. Mais, il est important de rappeler que j’ai été maître du premier cycle de l’enseignement fondamental de 1986 à 1991, maître du second cycle de l’enseignement fondamental de 1992 à 1994, Professeur de l’enseignement secondaire général dans la spécialité Histoire et Géographie de 1998 à 1999. Je suis détenteur d’un DEA obtenu en 2003 dans la spécialité Géographie et d’un Doctorat en Sciences de la Géographie en 2006 à l’Université d’Etat de Saint- Pertersbourg de la Faculté de Géographie et de Géo-écologie (Fédération de Russie). J’ai suivi la formation nationale des jeunes (SNJ) pendant les vacances scolaires 1986-1987 et 1987-1988.
Le Flambeau : A quand remonte la création de l’université de Ségou ?
Dr Tiéman COULIBALY : créée par la loi N° 2013-014 du 21 Mai 2013 ratifiant l’Ordonnance N°10-11/P-RM du 1er mars 2010, l’Université de Ségou qui n’a que 4 ans est le premier pôle universitaire régional en République du Mali. Elle a été créée par le Gouvernement de la République du Mali dans le souci de résoudre la pléthore d’effectifs des étudiants dans les universités de Bamako d’une part, et d’autre part pour dispenser un enseignement de qualité en vue d’une meilleure formation des futurs cadres de l’Etat.
Le Flambeau : quelles sont les offres de formation à l’Université de Ségou ?
Dr Tiéman COULIBALY : De sa création à nos jours, trois structures de formation été ouvertes au sein de l’Université de Ségou. Il s’agit de la faculté d’agronomie et de médecine animale (Fama), de la faculté des sciences sociales (Fasso) et de l’institut universitaire de formation professionnelle (Iufp). L’Université compte pour cette année académique 1247 étudiants.
L’ouverture des filières de formation ne se fait pas au hasard. Les études sont commanditées par l’Université auprès des bureaux d’études qui échangent avec les employeurs potentiels pour identifier les besoins d’emploi. Les résultats sont analysés au cours d’un atelier auquel prennent part tous les acteurs impliqués et après suit l’ouverture de la Filière. Mais cela n’empêche pas la prise en compte de la dimension nationale et internationale pour faciliter l’insertion des jeunes diplômés une fois le diplôme acquis.
Il existe douze filières reparties selon les structures précitées. Au niveau de la Faculté d’Agronomie et de Médecine Animale (FAMA), il existe quatre filières dont l’Agro économie ; l’Hydraulique Agricole ; la Production et Santé Animale et la Vulgarisation Agricole orientée vers les chaines de valeur (uniquement pour les professionnels).
A la Faculté des Sciences Sociales (FASSO), nous avons la Sociologie ; l’Aménagement du Territoire et la Communication des Organisations. Au niveau de l’Institut Universitaire de Formation Professionnelle (IUFP), les filières sont : Génie Informatique ; Assistant de Direction ; Hôtellerie et Tourisme ; Comptabilité – Finance –Audit et Agro-business.
Le Flambeau : Quels sont les objectifs visés par l’Université ?
Dr Tiéman COULIBALY : L’Université se donne comme objectifs : la valorisation et le développement du secteur rural ; la formation et le perfectionnement des jeunes cadres ; et le développement de la recherche, de l’expertise et de l’innovation. Le système d’enseignement appliqué est le SYSTEME LMD (LICENCE, MASTER, DOCTORAT).
Le Flambeau : Quid du bilan de l’Université de sa création à nos jours ?
Dr Tiéman COULIBALY : De sa création à nos jours, l’Université de Ségou sur le plan pédagogique a connu une évolution positive même s’il reste beaucoup à faire. Les professeurs vacataires qui constituent le gros de notre personnel enseignant sont pour la plupart des détenteurs de Doctorat qui sont choisis parmi les meilleurs de Bamako. Dans le cadre du TOCTEN, nous recevons des professeurs venant de la France, des Etats Unis, du Niger, etc. Les effectifs ont connu une évolution. De 368 étudiants à l’ouverture, nous sommes à 1247 cette année. Les professeurs vacataires qui viennent de Bamako ont commencé à orienter leurs enfants vers l’Université de Ségou. Cela démontre à suffisance le sérieux que nous accordons aux études.
Le Flambeau : Quelles sont les difficultés en matière de scolarité ?
Dr Tiéman COULIBALY : Il n’y a pas de travail sans difficultés, mais nous arrivons à surmonter les nôtres tant bien que mal. La difficulté majeure est que nos étudiants n’ont pas une culture universitaire. Ils ne viennent jamais à l’information, ce qui provoque la déformation au niveau de l’information. Aussi l’insuffisance du personnel au sein des structures de formation fait que beaucoup d’activités de ces dernières sont gérées au niveau de mon service qui doit jouer un rôle de coordination. Les inscriptions des étudiants se font manuellement, ce qui rend difficile cette activité capitale pour nous.
Le Flambeau : Quelles sont les actions à court, moyen et long termes ?
Dr Tiéman COULIBALY : Nous envisageons à court terme de faire les inscriptions en ligne pour faciliter les procédures à tous ceux qui veulent s’inscrire à l’université de Ségou. À moyen terme, il s’agira de faire la relecture du manuel de l’étudiant pour une large diffusion des informations détaillées sur l’Université de Ségou et à long terme, nous ambitionnons de multiplier les voyages d’études dans les universités de la sous région pour des échanges d’expérience.
Propos recueillis par Fily FAINKE