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Rebondissement dans l’affaire de l’achat de l’avion présidentiel : Un proche de Tomi en garde à vue à Paris
Publié le jeudi 25 juin 2015  |  L’aube
Michel
© Autre presse par DR
Michel Tomi quitte les locaux de la brigade financière de la police judiciaire d’Ajaccio




Décidément le sort n’en finit pas de s’abattre sur Ibrahim Boubacar Kéïta. Le président de la République a-t-il à peine fini de savourer « sa » victoire pour la signature par la CMA de l’Accord d’Alger que son nom, son image et sa notoriété sont, à nouveau, mis à mal outre-mer dans l’affaire de l’achat de l’avion présidentiel. Marc Gaffajoli, directeur d’Afrijet, la société de location d’avions au Gabon appartenant à Michel Tomi, a, en effet, été entendu en début de semaine à Nanterre, en région parisienne. Les policiers cherchent à savoir dans quelle mesure il a participé à l’achat du Boeing présidentiel d’IBK.

Ballotté entre les scandales qu’il a lui-même semés dès l’entame de son mandat, les sanctions du Fmi et de la Banque mondiale, un front syndical bouillonnant, un malaise social et un marasme économique sans précédent, un dossier du nord brûlant, l’on pensait enfin venue l’heure du répit ou du repos pour Ibrahim Boubacar Kéita avec le parachèvement, le 20 juin dernier, de la signature par la CMA de l’Accord d’Alger pour la paix et la réconciliation au Mali. Mais, c’était compter sans les scandales qui rechignent à s’éloigner d’IBK.

En effet, 72 heures seulement après cette signature fêtée comme un trophée à Koulouba, le magazine Jeune Afrique (avec AFP) nous apprend, dans sa parution du mardi 23 juin, qu’un proche de l’homme d’affaires français Michel Tomi a été auditionné la veille, lundi, dans le cadre de l’enquête pour corruption qui vise ce dernier.

Même si aucune charge n’a été retenue contre lui, ni aucune mise en examen prononcée pour le moment, l’hebdomadaire révèle que les policiers cherchent à savoir dans quelle mesure Marc Gaffajoli (directeur d’Afrijet, la société de location d’avions au Gabon appartenant à Michel Tomi) a participé à l’achat du Boeing présidentiel malien, estimé à 20 milliards de FCFA (environ 30,5 millions d’euros). L’ancien ministre de la Défense, Soumeylou Boubèye Maïga, avait été également auditionné par les enquêteurs français en charge du dossier Tomi.

En plus de Gaffajoli, un autre intermédiaire de Michel Tomi, un résident gabonais, a aussi été placé en garde à vue le 22 juin. Il s’agit du directeur financier de Kabi qui contrôle Afrijet.

Pour certains milieux politiques et judiciaires français, le nom d’IBK semble désormais intimement lié à celui de « son ami et frère » Tomi, un poids lourd du monde des jeux en Afrique de l’Ouest avec son groupe Kabi (casinos, Pmu) et qui avait été mis en examen en juin 2014, notamment pour corruption d’agent public étranger, faux et usage de faux, abus de confiance, recel d’abus de bien social, complicité d’obtention indue d’un document administratif et travail dissimulé.

Les magistrats du pôle financier de Paris s’intéressent fondamentalement aux liens entre l’homme d’affaires et le président IBK. Au cours des investigations, des conversations téléphoniques d’Ibrahim Boubacar Keïta et d’Ali Bongo Ondimba du Gabon, avec Michel Tomi, dont le site Mediapart a publié des extraits récemment, ont notamment été interceptées.

Elles révèlent que le parrain des parrains corse a rendu de multiples services à Ibrahim Boubacar Keïta, allant du paiement et de réservations de chambres d’hôtels dans des palaces français jusqu’à la prise de rendez-vous médicaux en France etc.

Jusqu’où ce nouveau rebondissement nous mènera-t-il ?

Sékou Tamboura
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