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Les touareg n`en peuvent plus - Les populations du Mali s`opposent aux terroristes
Publié le mercredi 16 mai 2012   |  L`expression




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A qui profite le pourrissement de la situation sécuritaire au Mali? Qui tire les ficelles? Comment expliquer qu`aucun compromis n`a pu aboutir? Quelle lecture donner au nouveau contexte, notamment après la reprise de l`activité subversive par Mokhtar Benmokhtar? L`ancien émir du Gspc qui porte aussi le nom de Belaouar, est-il entré en contact avec le nouvel émir du Sud, Abou Aalkama, qui a remplacé Abou Zeïd? Le tout dans un contexte où des ravisseurs détiennent toujours les diplomates algériens. Confrontées à ces questions, des sources sécuritaires très au fait du dossier confirment, mais avec les réserves qu`exige une telle situation, l`existence de ramifications entre la plupart des belligérants faisant apparaître de grandes complicités entre le groupe des Touareg armés, Ansar Dine, Al Qaîda au Maghreb et les réseaux de la contrebande; une complaisance non absolue, néanmoins, dans la mesure où chacune des organisations citées veut asseoir son autorité pour dominer le terrain et contrôler la totalité du trafic. Tout le problème est là, selon nos sources.
C`est une question d`argent qui vient de transformer le Sahel en véritable plaque tournante du blanchiment d`argent dans le monde. Un désert renfermant des richesses inestimables, une position géographique stratégique, des pouvoirs centraux fragiles et des oppositions exacerbées: tous les ingrédients du pourrissement sont réunis, au grand malheur des populations civiles et nomades livrées à l`insécurité. A Gao, où ont été enlevés les six diplomates algériens, la population a pris le risque de sortir dans la rue pour extérioriser sa colère contre cette insécurité et contre les groupes armés qui contrôlent depuis la fin mars cette ville située au nord-est du Mali. En Algérie aussi, le rejet du terrorisme est exprimé.
Au moins six personnes ont été blessées, certaines par balles. N`empêche que le mouvement initié par la population a pris de l`ampleur à la faveur de la nuit du lundi dernier. C`est une première réaction et pas des moindres, de la population contre les groupes armés, toutes tendances confondues, qui usent de leurs armes pour dissuader les manifestants. L`AFP rapporte selon des témoins que «des manifestants ont arraché les étendards d`Ansar Dine et du Mnla et ont hissé à la place le drapeau national malien».
Cette même agence citant un élu municipal ayant requis l`anonymat ajoute que «les habitants ont été excédés par le fait que des hommes armés ont empêché des jeunes de jouer au football, et ils ont également cassé une télévision que regardaient des jeunes. C`est cela qui a tout déclenché. Ensuite, des hommes armés ont tenté sans succès de s`approcher des tombeaux des fondateurs de la ville, empêchés par le cordon de protection dressé par une partie de la population. La tension est montée». Réagissant aux événements, le maire de Gao, Sadou Diallo, a qualifié ces groupes armés d`assassins et de criminels «Ce qui se passe est grave. Les islamistes risquent de tuer les gens.» S`agissant de ces groupes qui ont profité du renversement du régime du président Amadou Toumani Touré, ils sont accusés par Human Rights Watch de violations des droits de l`homme, en évoquant des crimes de guerre, des viols, des pillages et l`enrôlement d`enfants soldats. Pendant ce temps, même après que les putschistes aient officiellement remis le pouvoir à un civil, Dioncounda Traoré, la situation ne cesse d`empirer, avec un retour de BMB, qui semble tirer profit des nouvelles donnes en tissant des liens avec ces groupes.
Son objectif est d`exercer son autorité avec le soutien de certaines tribus touarègues pour avoir la mainmise sur la région du Sahel. Cela concourt avec un blocage politique du Mali, notamment en ce qui concerne les modalités de la transition. Les putschistes, qui restent omniprésents sur la scène politique, ont refusé les 12 mois d`intérim suggérés par la Communauté économique des Etats de l`Afrique de l`Ouest (Cedeao), pour les organes de transition qui ont pour mission de trouver une solution à la crise dans le Nord, où les islamistes occupent désormais une position dominante. Devant la montée de la contestation populaire, les islamistes, les fractionnistes et les gros trafiquants seront-ils amenés, vu leurs complicités, à constituer une véritable alliance basée sur le partage des profits et imposer une «république» affairiste et désarmée, une sorte d`afghanisation du Sahel?

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