Bamako - Des hommes armés soupçonnés d'être des jihadistes ont pris dimanche le contrôle d'une partie de la ville malienne de Fakola, près de la frontière ivoirienne, a-t-on appris de sources concordantes.
Au cours de leur attaque, les assaillants ont mis à sac le principal bâtiment administratif de la ville, située à une vingtaine de kilomètres de la Côte d'Ivoire, ont précisé ces sources.
"Les jihadistes ont attaqué ce matin la ville de Fakola. Ils ont fait des dégâts et ils contrôlent actuellement une bonne partie de la ville", a déclaré à l'AFP un élu de cette localité située à 300 km au sud de la capitale Bamako.
"Ils sont arrivés très armés. Ils étaient enturbannés. Ils avaient le drapeau noir et scandaient des versets du Coran. Ils ont d'abord attaqué le camp de la gendarmerie et ensuite le camp militaire", a ajouté la même source.
Un véhicule de l'armée a été brûlé par les assaillants qui ont également saccagé le siège de la sous-préfecture, a indiqué à l'AFP un habitant dont les propos ont été confirmés par le sous-préfet.
"Ils ont saccagé la sous-préfecture et pris ma moto. J'étais caché, Ils ne m'ont pas vu", a déclaré à l'AFP ce responsable administratif.
Un agent du service local des Eaux et forêts, chargé de la protection de l'environnement, a indiqué à l'AFP que "les jihadistes sont actuellement également positionnés dans le camp (des agents) des Eaux et forêts".
"Ils contrôlent une bonne partie de Fakola. Ils ne sont pas dans l'autre partie de la ville mais l'armée malienne n'est pas aussi là", a ajouté la même source.
"Ils ont également pris position en face de la frontière ivoirienne. Ils sont vraiment armés. Les populations ont peur. Mais les jihadistes ont dit qu'ils ne (leur) feront rien" et que "leur problème, (c'est) avec les militaires" a déclaré à l'AFP un autre habitant de Fakola.
Une source militaire a confirmé l'attaque et annoncé un renfort de l'armée.
C'est la deuxième fois en moins d'une vingtaine de jours que cette partie Sud du Mali est touchée par des attaques jihadistes.
La ville de Misséni, près des frontières ivoirienne et burkinabè, avait été attaquée le 10 juin par des islamistes qui avaient tué un militaire et en avaient blessé deux autres, selon le ministère malien de la Défense.
Les attaques jihadistes étaient jusqu'ici limitées au nord et au centre du pays.
Samedi, au nord du Mali, une attaque imputée à des islamistes a fait trois morts parmi les soldats du camp militaire de Nara, près de la frontière mauritanienne.
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