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Calendrier, feuille de route : Cacophonie autour de l`intervention au Mali
Publié le jeudi 6 decembre 2012  |  AFP


Idriss
© Autre presse par DR
Idriss Deby Itno president du Tchad


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PARIS - Déclarations contradictoires de l`Afrique de l`Ouest et de l`ONU, "confusion totale" selon le président tchadien: l`éventualité d`une intervention militaire pour libérer le nord du Mali des islamistes armés suscite tiraillements et crispations.

Le Mali a pourtant réitéré mercredi à New York "l`urgence du déploiement"
d`une force internationale, au cours d`une réunion du Conseil de sécurité de
l`ONU.

"Les droits humains les plus élémentaires sont continuellement violés par
une horde de terroristes et des bandes criminelles organisées" dans le nord du
Mali, a souligné la ministre malienne de l`Intégration, Traoré Rokiatou
Guikine.

Mais à quelques heures d`intervalle dans la même journée, les principaux
protagonistes du dossier malien --qui se trouvaient tous à Paris-- ont fait
connaître des points de vue très différents.

"L`intervention militaire est indispensable et urgente", a déclaré mercredi
matin le président ivoirien Alassane Ouattara, dirigeant de la Communauté des
Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao), la souhaitant pour "le premier trimestre"
2013.

M. Ouattara, qui avait rencontré la veille son homologue français François
Hollande, a dit avoir le soutien de Paris, partisan depuis le début de la
crise du principe d`une intervention militaire africaine.

En fin de matinée, le secrétaire général adjoint de l`ONU chargé des
opérations de maintien de la paix, le Français Hervé Ladsous, a cependant
expliqué qu`une intervention militaire ne pourrait "pas se faire avant
septembre-octobre" 2013.

"Il est probable, sinon certain, qu`à la fin des fins, il y aura une
intervention militaire" dans le nord du Mali, a concédé M. Ladsous dans une
conférence à Paris. Mais il a aussi souligné qu`il s`agirait d`une "opération
de guerre", "entrant difficilement dans les schémas de pensée de l`ONU".

Semblant résumer la complexité du dossier, le président tchadien Idriss
Deby a pour sa part dénoncé mercredi en fin d`après-midi une "confusion
totale".

"Il faudra que les Maliens nous disent ce qu`ils veulent, que la Cédéao
nous dise quelle démarche, quelle feuille de route" elle entend proposer, a
déclaré M. Deby après un entretien avec François Hollande.

Les chefs d`Etat des 15 pays membres de la Communauté économique des Etats
d`Afrique de l`Ouest (Cédéao) ont adopté le 11 novembre à Abuja un plan de
reconquête militaire du nord du Mali. Ils ont approuvé l`envoi d`une force
internationale de 3.300 soldats pour une durée d`un an, pour lequel ils ont
demandé le feu vert des Nations unies.

Le Conseil de sécurité doit théoriquement se prononcer avant la fin de
l`année sur cette opération internationale, qui suscite cependant le
scepticisme, notamment chez les Américains, et chez le secrétaire général de
l`ONU Ban Ki-moon lui-même, partisan d`une approche prudente et d`une solution
négociée.

"Le concept d`opération (de la Cédéao) demande encore du travail", a estimé
M. Ladsous mercredi.

"Le concept d`opération a été élaboré avec la participation de tous sans
exception: des experts militaires de l`UA, de la Cédéao, des Nations unies,
des pays comme la France, les USA... Comment tous ces experts peuvent se
tromper collectivement?", s`est irrité le président de la Commission de la
Cédéao, Kadré Idrissa Ouédraogo, présent mardi à Paris.

Le nord du Mali est contrôlé depuis fin juin par trois groupes islamistes
armés: Ansar Dine, mouvement essentiellement composé de Touareg maliens, et
les jihadistes surtout étrangers d`Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et du
Mouvement pour l`unicité et le jihad en Afrique de l`Ouest (Mujao).

Le gouvernement malien et les groupes armés Ansar Dine et MNLA (touaregs)
ont cependant engagé des discussions directes mardi à Ouagadougou et ont prôné
un "dialogue" basé sur le respect de l`intégrité territoriale du Mali et le
rejet du "terrorisme".

Le Conseil de sécurité des Nations unies a ajouté mercredi le groupe
islamiste Mujao à la liste noire du Comité des sanctions de l`ONU en tant que
groupe lié à Al-Qaïda.

Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), dont Mujao est issu, figure déjà sur
la liste noire de l`ONU.
bur-cf/thm/jpc/mf

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