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Affaire Emicom-Edak au TPI de la commune IV : 18 mois de prison ferme à Mocktar Diarra et Dramane Abdou Kéita
Publié le jeudi 6 decembre 2012  |  Le Prétoire




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Le Tribunal de première instance de la commune IV du district de Bamako a condamné Mocktar Diarra et Dramane Abdou Kéita à 18 mois de prisons ferme et au remboursement des 284 365 646 millions décaissés et non justifiés dans le compte du groupement Emicom-Edak.



Le mardi dernier, 4 décembre, au Tribunal de première instance de la commune IV du district de Bamako, le ministère public était contre Mocktar Diarra et Dramane Abdou Kéita, poursuivis pour abus de confiance, escroquerie, abus de biens sociaux et abus de blanc seing. La partie civile était Koniba Dembélé, directeur de la société dénommée Emicom.

Selon une source proche du dossier, c’est entre 2004 et 2010 que l’Entreprise Dramane Abdou Kéita (Edak) et l’entreprise Emicom de l’ex-député élu à Sikasso, Koniba Dembélé, ont eu à travailler ensemble dans le cadre d’un partenariat où ils ont fait la jonction des deux entreprises, afin d’évoluer ensemble sous forme d’un groupement pour exécuter certains marchés.

C’est donc dans ce cadre que les deux entreprises ont obtenu un marché qu’ils ont exécuté : l’électrification du siège de la Cour constitutionnelle et un autre bâtiment sis dans l’Aci 2000.

C’est après l’exécution de ces marchés que le directeur d’Emicom, Koniba Dembélé, a constaté beaucoup d’anomalies dans la caisse du groupement. Interpellées par le sieur Dembélé, les deux personnes mises en cause, à savoir Mocktar Diarra et Dramane Abdou Kéita, n’ont pu donner de justification fiable sur le décaissement de plus de 200 millions de nos francs. Appelés à la barre, les deux prévenus ont tous répondu présents, avant de passer plus de 6 h d’horloge sous le feu roulant des questions des magistrats pour l’éclatement de la vérité.

Au cours des débats contradictoires à la barre, le sieur Dramane Abdou Kéita a déclaré qu’il n’est point d’accord avec les chefs d’accusations retenus à son encontre. Même son de cloche pour son présumé complice dans cette affaire de plus de 200 millions de nos francs.

Après un débat très houleux entre les parties, Moussa Sinayoko, un des conseils de la partie civile, déclara à la barre que les deux prévenus sont coupables des faits qui leurs sont reprochés, avant de demander au Président de maintenir les prévenus dans les liens de prévention et de les condamner à payer à son client des dommages et intérêts, mais et surtout de rembourser les 284 365 646 millions décaissés sans justification.

Le Ministère public, dans son réquisitoire, dira que le prévenu Dramane Abdou Kéita ne doit pas être retenu dans les liens de la prévention pour escroquerie, puisque tous les éléments qui constituent ce chef d’accusation ne sont pas établis. Mais qu’il soit retenu dans les liens de la prévention en ce qui concerne les autres chefs d’accusation.

Evidemment que ce réquisitoire du ministère public ne sera pas accepté par le conseil de la défense qui pense que ce dossier est purement et simplement une affaire commerciale et qu’il demande au président de relaxer ses clients. Mais malgré son brillant plaidoyer, il n’a pas été suivi par le tribunal qui a déclaré coupables les prévenus avant de les condamner chacun à 18 mois de prison ferme, au remboursement des 284 365 646 millions décaissés et non justifiés. Les dommages et intérets sont fixés à 30 millions Fcfa et puisqu’ils étaient venus comparaître librement à la barre, un mandat de dépôt a été décerné contre eux, séance tenante.

Seydou Oumar N’DIAYE

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