Les travailleurs compressés du Mali ont tenu, le jeudi 25 juin, à la Bourse du travail, une assemblée générale de restitution et d'information. Les travaux étaient conduits par le président de leur association, Ousmane Berthé. Il avait à ses côtés son secrétaire général, Cheick Oumar Sissoko.
Union nationale des travailleurs du Mali
(photo archives)
A l’entame de ses propos, le secrétaire général a rappelé que lors de la campagne présidentielle de 2013, les travailleurs compressés ont reçu la visite des émissaires du candidat du Rassemblement pour le Mali (RPM), Ibrahim Boubacar Kéïta. En l’occurrence, Me Mohamed Ali Bathily. L’essentiel de leur échange a porté sur la mobilisation massive des travailleurs compressés à voter pour le porte-étendard des tisserands. La promesse était qu’une fois élu, il s’emploierait à faire aboutir leurs revendications. Forts de cette promesse électorale, les compressés se sont mobilisés à travers le pays afin de faire élire l’actuel locataire du palais de Koulouba. Quelques mois après la victoire écrasante de IBK à la magistrature suprême du pays, les compressés ont rappelé à Me Mohamed Ali Bathily la promesse qu’il leur avait faite au nom de son mentor IBK. » Depuis, c’est un silence de cimetière du côté de Koulouba » a ajouté Ousmane Berthé.
Se sentant bernés par ces hommes politiques, les compressés ont décidé de porter l’affaire devant les tribunaux et l’organisation des manifestations pour être mis dans leurs droits. Ainsi, Cheick Oumar Sissoko a fait le compte rendu des différentes rencontres qui se sont déroulées entre les délégués des travailleurs compressés et les différentes autorités du pays. Selon lui, après la marche du 16 avril dernier, organisée par son association, les délégués ont été reçus par le ministre de l’Industrie et du Commerce, Abdel Karim Konaté assurant l’intérim du ministre de l’Économie et des finances.
Au cours des discussions, le ministre a, d’après lui, « jugé inacceptable que des personnes âgées battent encore le pavé pour réclamer leur droit « . Cependant, il s’est dit incompétent à prendre une décision en l’absence du ministre titulaire. » Au retour du ministre de l’Economie et des finances, toutes nos tentatives de le rencontrer sont restées vaines » a conclu Cheick Oumar Sissoko.
À en croire l’orateur, aux dernières nouvelles, l’actuel directeur général du Budget et non moins ancien chargé du Budget sous ATT, Sambou Wagué, est farouchement opposé au paiement des droits des travailleurs compressés arguant que deux protocoles ont été déjà signés entre les deux parties qui annulent définitivement ces droits. À sa suite, le président Ousmane Berthé a précisé les montants réclamés. Selon lui, les ex-travailleurs ont gagné le procès et l’Etat a été sommé de payer 24 milliards de francs CFA aux plaignants. Les dossiers jugés irrécevables par la Cour sont estimés à plus de 32 milliards de nos francs. Donc pour aller à l’extinction définitive de ces droits, les délégués avaient réclamé qu’en plus de 24 milliards, il leur soit payé la moitié des 32 milliards. Ce qui fait les 40 milliards, pomme de discorde entre les deux parties.
Selon Ousmane Berthé, ils resteront mobilisés jusqu’au paiement total des montants dûs. Car, dit-il, c’est une promesse électorale de l’actuel locataire du palais de Koulouba. Aussi, a-t-il invité ses militants à sortir massivement le 7 juillet prochain pour un sit-in devant le ministère des Finances. Jusqu’à la satisfaction totale de leurs doléances.
Boubacar PAITAO