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Conjurer la fragmentation au Mali
Publié le mercredi 1 juillet 2015  |  monde-diplomatique.fr
Cérémonie
© aBamako.com par A.S
Cérémonie de signature de l`accord de paix d`Alger.
Bamako, le 15 mai 2015 au CICB. Le Gouvernement malien et les groupes rebelles du nord ont procédé en présence de nombreux chefs d`Etats africains et de la médiation internationale à la signature du document de paix issu du processus d`Alger.




Plus de deux ans après l’intervention militaire française, le Mali peine à renouer avec la paix. Porteur d’espoir, l’accord d’Alger du 1er mars 2015 ouvre un espace pour le dialogue entre des communautés fragmentées dans un Etat en déshérence. Mais la volonté de négocier l’emportera-t-elle sur les dynamiques de conflit qu’attisent les trafics en tout genre et la raréfaction des ressources ?

Obtenu après huit mois et cinq rounds de négociations, l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali du 1er mars 2015 semble bien fragile. Sous l’égide de l’Algérie, la médiation internationale a mobilisé l’Organisation des Nations unies (ONU), l’Union européenne, l’Union africaine, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), l’Organisation de la conférence islamique, le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger et le Tchad. Pourtant, seuls le gouvernement malien et le Mouvement de la plate-forme du Nord-Mali, réunissant divers mouvements favorables à Bamako. ont, dans un premier temps, apposé leur signature. Il a fallu attendre jusqu’au 15 mai pour obtenir le paraphe de la Coordination des mouvements de l’Azawad

(CMA), regroupant les mouvements rebelles qui plaident en faveur de l’autonomie de l’Azawad. et une négociation supplémentaire pour qu’elle finisse par signer l’accord d’Alger à Bamako le 20 juin. Depuis le début de 2015, les attaques des mouvements djihadistes — à Gao, mais aussi à Diabali, dans le centre du pays — ont fait une quarantaine de morts parmi les civils et les militaires maliens appuyés par les forces françaises de l’opération « Barkhane ».

Ces difficultés s’expliquent par les multiples dimensions de la crise malienne. Celle-ci ne concerne pas seulement la définition de nouveaux équilibres entre le Sud et le Nord, d’autant plus difficiles à atteindre que les violences de 2012-2013 ont laissé des traces profondes au sein des communautés. Elle révèle également les défis auxquels sont confrontées les populations du Nord.

Par le passé, les soulèvements réguliers emmenés par des chefs touaregs se terminaient par un accord de paix qui ne faisait qu’effleurer les problèmes, au risque d’entretenir, voire d’aggraver, les causes du malaise : on procédait à des cooptations-réintégrations au sein des structures nationales, auxquelles s’ajoutaient des promesses de subsides et de reconversions pour les troupes démobilisées.

Mais l’apparition d’un trafic de drogue générant (...)
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