Pour de nombreux députés, les missions de maintien de la paix des Nations Unies n'ont enregistré de succès dans aucun pays en crise. " Si la mission est envoyée dans un pays en crise comme le Mali sans avoir la possibilité de combattre les forces obscurantistes ni même appuyer l'armée nationale à les anéantir, l'on se demande quelle en est l'efficacité réelle ", ont relevé plusieurs élus du peuple.
Nations Unies : La situation au mali préoccupeAprès la cérémonie d’ouverture de la journée d’échanges de la MINUSMA, c’est l’adjoint au patron de la mission onusienne qui a fait son exposé. Dr Arnold Akodjenou s’est félicité de l’appui que la MINUSMA a apporté au Mali dans son processus de sortie de crise. Il a relevé que cette rencontre d’échanges aurait dû avoir lieu plus tôt pour permettra aux élus de mieux comprendre les missions de la MINUSMA, qui ne s’exécutent que dans les limites tracées par le Conseil de sécurité à travers ses résolutions afférentes.
Visiblement déçus par les insuffisances des actions de la MINUSMA, qui n’a aucune possibilité d’appuyer le Gouvernement malien à détruire les réseaux terroristes et jihadistes, les députés n’ont pas manqué d’exprimer leur critiques et suggestions.
Pour l’honorable Mamadou Diarrassouba, la MINUSMA a, sans doute, aidé le Mali dans la gestion de la crise, mais les populations sont largement restées sur leur soif en ce qui concerne l’appui aux forces maliennes sur le terrain. Avant de dire que partout ailleurs, les missions onusiennes ont été confrontées à ce reproche en terme d’incapacité.
Les députés Sidi Ould Mohamed, Dédéou Traoré, N’Doula Thiam, Bakary Fomba ont tous abondé dans le même sens. » Comment la MINUSMA peut-elle appuyer à restaurer l’autorité de l’Etat si elle doit regarder en spectatrice les bandits armés et autres narco-jihadistes qui ne cessent d’attaquer les symboles de l’Etat dans différentes localités ? « , a fulminé le député de Niafunké, Dédéou Traoré. *
Et de citer à titre d’exemple l’assassinat récent du chef de peloton de la Gendarmerie de Goundam » au nez et à la barbe des forces de la MINUSMA « . Il n’a pas manqué de dénoncer le tintamarre orchestré par la MINUSMA sur la situation à Ménaka, alors même que Kidal était totalement abandonné aux mains des rebelles depuis plusieurs mois et ce jusqu’à nos jours.
Pour sa part, Bakary Fomba dira qu’il est temps que l’ONU opère des réformes à propos de ses missions de maintien de la paix « en les dotant des capacités de faire la guerre ». Si ce n’est pas le cas, a-t-il expliqué, les populations ne verront pas en elles les organisations d’appui et de salut qu’elles devraient être. Il s’en suivra une certaine impopularité de la force onusienne.
Le député de Kidal, Ahmoudène Ag Iknass et d’autres représentants du peuple comme Amadou Cissé ont été encore plus critiques en mettant l’accent sur « le manque d’impartialité de la MINUSMA « . Avant de dénoncer la complaisance et la peur des forces de la MINUSMA vis-à-vis des groupes rebelles à Kidal. Sans oublier de souligner au passage le problème de sécheresse avec la pénurie d’eau à propos de laquelle la MINUSMA est encore accusée de stocker le peu d’eau de la zone en sa seule faveur au détriment des populations.
Bruno D SEGBEDJI