Suite à la situation dégradée du système éducatif dans la région de Gao après la crise qui a affecté le Nord du Mali, la Commission de l’Union Africaine (UA), à travers la Mission de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL) a effectué un don de 50 000 dollars américains, soit environ 30 000 000 de FCFA, au Cabinet de Recherche Action pour le Développement Endogène (CRADE).
Ce don servira à l’achat et à la distribution de kits scolaires, sous la forme de projets à impact rapide et de consolidation de la paix dans la région de Gao, en particulier dans le cercle de Bourem.
L’information a été donnée par le Haut Représentant de la Présidente de la Commission de l’Union Africaine, Pierre Buyoya lui-même, lors de la signature du protocole d’accord, le mercredi 1er juillet 2015 au siège de la MISAHEL.
Pierre Buyoya était accompagné du Coordinateur du projet CRADE, Abdoul Kadri Zeinou et du représentant du ministère de l’Education Nationale, Moumini Traoré, Chef de division Education de base à l’Académie de Kati.
Dans ses explications, le Chef de la MISAHEL dira d’abord que ce don a pour objectif d’encourager les enfants à retourner à l’école, au moins dans la région de Gao, pour la rentrée 2015 – 2016. Par ailleurs, cette action se situe dans le cadre de son programme humanitaire les «Paniers du cœur».
La MISAHEL a profité de l’occasion pour lancer un appel aux bonnes volontés, personnes physiques ou morales, Maliennes et non Maliennes, afin qu’elles prennent en charge la scolarité d’enfants démunis de la région de Gao, dans le cadre d’un programme de tutorat.
Il est à rappeler que cette signature de protocole d’accord a été couplée à un point de presse au cours duquel Pierre Buyoya a brossé la situation du Mali dans la crise qu’il a connue et qu’il connaît encore, en mettant l’accent, après la signature de l’Accord de paix et de réconciliation, sur les défis sécuritaire, politique, de droits de l’Homme et actions humanitaires et de développement.
«Au plan sécuritaire, le constat actuel est que la situation ne s’améliore pas. Il y a une accélération des actes de terrorismes au nord, au centre – ouest et au sud du Mali. Au niveau du Sahel, la situation n’a fait que se détériorer. L’insécurité dans la zone a débordé vers le Cameroun et le Tchad.
La Tunisie, quant à elle, a été confrontée à des actes de terrorisme depuis le mois de mars passé. Concernant la Libye, il existe également une confrontation serrée entre des milices. Pour lutter contre cette insécurité, il faudra mener des actions multidimensionnelles et il faudra en outre de bonnes stratégies de lutte», dira Pierre Buyoya.
Au plan politique, le Chef de la MISAHEL a vivement salué les efforts du gouvernement malien, qui s’est engagé de façon inclusive dans signature de l’Accord de paix et de réconciliation. L’UA, dira t-il, ne restera pas en marge de la mise en œuvre de cet accord. Elle jouera un rôle de suivi. Elle le fera aussi pour les processus de transition politique au Burkina Faso et en Libye, pour empêcher les différents protagonistes de s’affronter.
Concernant les droits de l’Homme, la MISAHEL continuera à suivre la situation au Nord du Mali, où les populations n’ont toujours pas accès à la santé, à l’éducation et à d’autres services sociaux de base.
Parlant de développement, Pierre BUYOYA affirmera que sa structure concentre tous ses efforts dans l’assistance à la Plate-forme ministérielle de coordination des stratégies sahéliennes. C’est dans ce cadre qu’elle a mis en place une structure co-présidée par l’UA et les Nations Unies. «Nous avons mené plusieurs réunions à Bamako, comme en mars dernier, ce qui nous a permis de bien structurer notre travail de coordination. Nous organiserons très prochainement, au mois de juillet prochain, une autre rencontre à Dakar, en vue de relancer le groupe thématique pour coordonner notre action en matière de sécurité, de développement, d’éducation et de politique» a affirmé Pierre Buyoya.
Adama Bamba