La République du Mali, le groupe panafricain Eranove et la Société Financière Internationale (relevant du groupe de la Banque Mondiale) ont annoncé, le 18 juin dernier, la signature d’un contrat de concession portant sur la construction de la centrale hydroélectrique de Kénié. D’un coût total de 72 milliards de Francs CFA (soit 110 millions d’euros), ce projet vise à dynamiser la production d’hydroélectricité de ce pays d’Afrique de l’Ouest.
Située sur le fleuve Niger, à une quarantaine de kilomètres en aval de la capitale Bamako, la centrale hydroélectrique de Kénié sera équipée de trois groupes d’une puissance cumulée de 42 MW pour une production électrique annuelle moyenne de 188 GWh. Une fois raccordée au réseau électrique, elle devrait permettre de répondre aux besoins annuels de 175.000 foyers maliens.
La construction de cette centrale devrait intervenir dans le courant de l’année 2016 pour une mise en service d’ici 2020. Elle contribuera en premier lieu à la réduction de la dépendance du Mali aux hydrocarbures importés. Il faut en effet savoir que, depuis 2005, la production d’énergie hydroélectrique a fortement chuté au Mali : elle est passée de 90% en 2005 à 50% en 2011; entraînant ainsi un recours massif aux hydrocarbures fossiles.
En plus de réduire les coûts de production d’électricité, la centrale de Kénié permettra également d’augmenter de manière significative la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique du Mali.
Le Mali disposerait d’un potentiel hydroélectrique de 1.050 MW, répartis sur une vingtaine de sites de moyenne et grande puissances. De quoi produire chaque année près de 5.600 GWh d’électricité. Toutefois, il n’y a actuellement que quatre sites aménagés : Félou, Sotuba, Sélingué et Manantali. Ils représentent 31% du potentiel national.
« L’hydroélectricité, énergie renouvelable, avec son coût compétitif, est à même de contribuer à l’équilibre financier des secteurs électriques et de satisfaire la demande au grand bénéfice des populations et du développement industriel régional », a fait valoir le directeur général du Groupe Eranove, Marc Albérola.