Cette question, quoique provocante, mérite d’être posée et l’on est en droit de répondre par l’affirmative. Et pour cause, parmi les récentes attaques meurtrières qu’a connues notre pays à ses frontières, notamment de celles de Nara à la frontière Mali-Mauritanie, de Misséni à la frontière Mali-Côte d’Ivoire et de Fakola également à la frontière Mali-Côte d’Ivoire, certaines ont été revendiquées par son organisation terroriste, Ançar Dine.
Alors qu’une ère nouvelle s’ouvrait pour le Mali après la signature le 20 juin de l’accord pour la paix et la réconciliation par toutes les parties prenantes de la crise, une page sombre vient de s’ouvrir avec des attaques meurtrières à nos frontières. Avec presque le même mode opératoire tant à Misséni, à Nara qu’à Fakola.
S’il est vrai que tous les autres groupes armés, ceux de la Coordination des mouvements de l’Azawad (Cma) et de la Plate-forme, sont rentrés dans la droite ligne de la paix, tel n’est le cas de l’organisation Ançar Dine d’Iyad Ag Ghaly que l’on peut désormais qualifier de criminelle. Car c’est cette organisation qui fait aujourd’hui couler le sang des soldats maliens et de nos pauvres populations.
Que cherche en fait Iyad Ag Ghaly ? Se faire entendre pour se refaire une nouvelle santé. Ecarté des pourparlers, il voit d’un très mauvais œil le «gâteau» offert par le président IBK aux rebelles armés de la Coordination des mouvements armés de l’Azawad qui étaient autrefois ses bons alliés. En effet, après moult tractations, ceux-ci ont obtenu ce qu’ils cherchaient : le retrait du Gatia de Ménaka, une certaine «autonomie», des faveurs dans le recrutement de la fonction publique, leur réinsertion dans l’armée et surtout la levée de mandat d’arrêt de certains de leurs chefs. Du coup, ils ont opté pour la paix.
Tel n’est pas le cas d’Iyad Ag Ghali qui dit-on, est très frustré. Il croyait en effet, après des tapages de ses éléments, que l’Etat malien allait l’associer à la table des négociations et lever son mandat d’arrêt, comme il l’a fait pour les rebelles de la Cma. Malheureusement, Iyad n’était pas dans l’agenda d’IBK. Pis, il est vomi par la communauté internationale et est le terroriste malien N°1 tant recherché par les Etats-Unis.
Ayant opté pour des attaques terroristes et se positionnant comme ennemi de la paix au Mali, Iyad Ag Ghaly, loin de croire qu’il se fait ainsi du bien, ne fait qu’aggraver sa situation. Ses ambitions machiavéliques étant désormais bien connues, il ne reste qu’à la communauté internationale de se prononcer sur le sort qu’il faut lui réserver.
Basile ESSO