Le Mali va renforcer la coopération transfrontalière. C'est ce qui ressort du conseil de défense tenu hier au Palais de Koulouba sous la présidence du chef de l'Etat, Ibrahim Boubacar Keïta. Cette réunion fait suite à la recrudescence des attaques terroristes survenues dans les localités de Nara en 2e région et Fakola en 3e région. Ces attaques ont fait plusieurs victimes et d'importants dégâts matériels.
Selon le ministre de la défense, les attaques de Nara et à Fakola sont menées par des assaillants qui se déplacent facilement le long des frontières. « Face à cette situation, il faut un renforcement de la sécurité au niveau des frontières. Cela en coopération avec les forces des pays voisins », a déclaré le ministre Tiéman Hubert Coulibaly.
Samedi, des groupes d'hommes armés ont attaqué la localité de Nara, non loin de la frontière mauritanienne, faisant trois morts dans les rangs de l'armée. Une dizaine de terroristes ont été également neutralisés. Vingt quatre heures plus tard, une incursion de présumés jihadistes a été signalée à Fakola, localité frontalière de la Cote d'Ivoire.
Les assaillants ont saccagé plusieurs bâtiments administratifs et hissé un drapeau islamiste avant de prendre la fuite. La situation reste tendue dans ces différentes localités où les populations ne dorment que d'un œil. Et cela en dépit du renforcement du dispositif sécuritaire.
« Nous remarquons un certain laxisme de la part de nos autorités », a fulminé le maire de Fakola. Selon lui, les autorités du pays ont été alertées depuis l'attaque de Misséni sur la présence de présumés jihadistes dans la forêt classée
Pour certains spécialistes des questions de sécurité l'Etat doit prendre des mesuresd'anticipation pour prévenir ces attaques. Cela passe selon eux par le déploiement de troupes aux frontières de la Mauritanie et de la Côte d'Ivoire où se trouvent deux grandes forêts classées : la forêt du «Ouagadou» et celui de «Saman». « Les forces armées maliennes ne peuvent pas se limiter à repousser les attaques, mais ils doivent les traquer jusqu'à leur retranchement », a déclaré un élu local.
SORO