Par la ressemblance de son accoutrement et de sa barbe avec ceux des djihadistes, un individu qui affirme être de Fana a été suspecté puis arrêté par la Brigade de gendarmerie de Massigui. C’était le mercredi 17 juin 2015.
A la suite de l’attaque de Misseni, localité située dans le cercle de Kadiolo, par des présumés djihadistes, les rumeurs ont fait état de leur retranchement vers Sanso, un chef-lieu d’arrondissement du cercle de Bougouni. De par la proximité de ce village situé à seulement 18 km de Massigui, le vent de la panique terroriste a gagné toute la zone. C’était l’alerte maximale à la brigade de gendarmerie. Aux aguets, elle procédait régulièrement à des patrouilles dans le village de Massigui et environs en vue de dissuader d’éventuelles attaques terroristes. Partant, ce mercredi 17 juin elle est tombée sur un homme qu’elle considère comme un suspect au vu de son accoutrement et de sa barbe. Celui-ci a été immédiatement conduit à la gendarmerie avant d’être placé en garde-à vue.
A en croire nos sources, le suspect n’a de cesse clamer son innocence. Il affirme être un habitant de Fana, une ville située à 120 Km, venu à la foire hebdomadaire de Massigui. Certains témoins de Massigui et de Fana ont attesté connaître le suspect qui n’a rien d’un terroriste. Les témoignages qui n’ont probablement pas convaincu les gendarmes n’ont pas permis la libération du présumé djihadiste, indiquent nos sources.
Après environ deux semaines de détention préventive, le suspect a été transféré à Dioïla, ce mardi 30 juin 2015, vers 14h. Le même jour, il a comparu devant le juge de paix à compétence étendue du tribunal de ladite ville.
Aux dernières nouvelles, après son audition, le suspect n’a pas réussi à avancer des arguments pouvant le blanchir. Le tribunal a ordonné son transfèrement à la maison d’arrêt de Dioïla en attendant la conclusion des enquêtes en cours.
De toute les façons, force est de reconnaître que le vent de panique terroriste qui se répand dans tout le pays provoque de sérieux amalgames entre les djihadistes et les simples barbus qui n’ont souvent rien à voir avec un quelconque projet terroriste.
Faut-il céder à la panique face aux récents harcèlements dans le sud du pays ? La réponse doit être négative. Car il faudra rester, certes, vigilant, mais aussi éviter tout amalgame entre djihadistes et barbus «porteurs de pantalons courts». Cela, afin d’éviter la frustration de nos frères qui seront tentés de trouver refuge chez les terroristes.
Oumar KONATE