La troisième compagnie du maintien d’ordre du Groupement mobile de sécurité (GMS) s’est octroyée, le lundi 29 juin, un congé annuel d’un mois à la demande du SYNAPOL, comité syndical. Le syndicat national de la police n’a pas daigné attendre la réponse de la Direction générale de la police, l’autorité compétente habilitée à donner son avis, qu’il organise une réunion pour demander aux éléments de la compagnie concernée d’observer leur congé annuel.
Ce départ unilatéral a été suivi d’un abandon de poste, provoquant un véritable remue-ménage dans le dispositif sécuritaire de la police sans que la hiérarchie en soit pour autant préparée.
En effet, lorsque la demande de départ en congé a atterri sur le bureau du Commandant du GMS, Dioubaly Diawara, ce dernier a vite fait d’entrer en contact avec la Direction générale de la police à travers une correspondance afin que celle-ci prenne rapidement une décision. Pendant que la Direction générale et le GMS cherchait à trouver une solution à cette demande de congé qui tombait au plus mauvais moment pour les forces de sécurité fortement sollicitées en raison de la montée de la violence armée à Bamako à travers des braquages en bandes criminelles organisées, des meurtres ou intimidations et de la menace terroriste qui s’est, de plus en plus, déplacée vers le sud, quelque 300 agents se sont offerts un congé non autorisé.
Au sein de la Direction générale de la police, on estime que le congé annuel est un droit qui ne saurait être refusé à un agent, mais qu’aucun syndicat n’a le droit, sans l’aval de la hiérarchie, de décréter un congé. Toute personne qui s’avise de prendre une telle décision s’expose à de lourdes sanctions, a-t-on indiqué.
Ce comportement du SYNAPOL qui frise la défiance vis-à-vis de l’autorité, est considéré comme un » abandon de poste » pour ces agents qui ont suivi ce mot d’ordre du syndicat.
Il y a lieu d’indiquer qu’au moment où ces agents s’offrent ce repos, certains de leurs camarades, récemment blessés par balles lors d’une opération pour mettre hors d’état de nuire des braqueurs, suivent des traitements intensifs dans les hôpitaux.
« Le congé annuel est, certes, un droit reconnu, mais la situation actuelle dans laquelle vit le pays devrait en appeler au sens de responsabilité et, même, de sacrifice, chez nos collègues » a confié un fonctionnaire de police.
Abdoulaye DIARRA