La surprise fut énorme quand le secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon a déclaré souhaiter favoriser la négociation et le dialogue avant toute intervention armée au Nord-Mali, afin d’aider les autorités maliennes à réunifier le pays coupé en deux.
Aujourd’hui, la question que nous nous posons est de savoir pourquoi le secrétaire général de l’ONU a déclaré que la négociation lui apparaît, à l’heure actuelle, préférable à l’intervention militaire. Sinon, conformément à la demande faite par le Sommet Extraordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement tenu le 11 novembre 2012 à Abuja et par l’Union Africaine (UA) et ce, après une série de consultations avec tous les partenaires internationaux.
La demande a également été faite en conformité avec la Résolution 2071 du Conseil de Sécurité des Nations Unies (CSNU), le Concept stratégique et le Concept harmonisé des Opérations (CONOPS) transmis au Secrétaire Général par l’UA, ont été conçus et adoptés, avec la collaboration des autorités maliennes et en étroite concertation avec des experts dans les domaines militaires et sécuritaires du système des Nations Unies et d’autres partenaires de premier plan, notamment la France, les Etats Unis, le Canada, les pays voisins du Mali et l’Union Européenne (UE), qu’est qui pouvait encore empêcher cette intervention militaire? Tout le monde espérerait enfin voir débarquer dans notre capitale des militaires de la force internationale pour soutenir l’armée nationale afin de libérer les régions occupées.
D’un certain point, ce refus c’est une bénédiction pour l’armée nationale et certaine partie de la classe politique qui s’étaient dressées contre la venue de cette force internationale au Mali. Dieu a entendu leur prière et de ce fait la guerre est redevenue malienne.
Mais en toute connaissance de cause et les connaissances que nous avons sur les tactiques guerrières employées par les islamistes qui sont estimés aujourd’hui entre 800 et 3.000 hommes, l’armée nationale a-t-elle les moyens humains et matériels de remporter cette guerre et surtout de s’y maintenir aux régions Nord Mali après la guerre ? Au-delà même des forces militaires maliennes, beaucoup de pays de la communauté internationale restent sceptiques des capacités mêmes d’une force africaine de battre les rebelles et autres islamistes du Nord alors que l’enlisement et la progression des bandits armés vers le sud et les autres pays restent le pire scenario possible.
Selon le journaliste politologue Théophile Sourdille, «Trois facteurs peuvent aujourd’hui forcer la main des grandes puissances. Il y a tout d’abord la situation interne et humanitaire du Mali, qui ne préoccupe pas grand monde en dehors des Maliens eux-mêmes. Il y a ensuite la possibilité d’une extension du conflit aux frontières, ce qui ferait qu’on assisterait à un problème régional qui pourrait pousser les membres de la CEDEAO à intervenir malgré les dissensions actuelles. Le dernier problème, et non des moindres, concerne l’implantation durable du terrorisme dans la région, qui pourrait alors servir de base à l’organisation d’attentats dans le monde occidental. La probabilité de ce dernier scénario se renforce chaque jour et si rien n’est fait entre temps il est évident qu’une opération extérieure directement pilotée par les Américains et leurs alliés deviendra incontournable.»
Cheick Modibo Diarra avait raison depuis le départ
Ayant compris cette réalité des pourparlers, le Premier Ministre Malien, Dr. Cheick Modibo Diarra a pris le devant en effectuant plusieurs voyages pour discuter et convaincre les puissances à venir soutenir le Mali, car seul, le Mali ne pourra jamais récupérer ses régions occupées par les bandits armés. Ces visites pourtant fructueux ont permis au PM de plaider la cause du Mali partout où il se rend et à chaque ses interlocuteurs confirment leur soutien au Mali. Par ailleurs, les bailleurs de fonds de l’ONU ont raison de ne pas s’engager dans une guerre qui ne rapportera rien après. Sinon, quelques jours ont suffit de voter une résolution pour extirper le Koweït des griffes de Saddam Hussein dans les années 90. La seule différence est que le Koweït avait des centaines de puits de pétrole qui pouvait rembourser les frais engendré dans « leur guerre » de libération. Alors chers militaires de l’armée nationale, préparez-vous à la guerre, car personne ne la fera à votre place.