Au lendemain des évènements du 22 mars dernier, une terrible menace planait sur la tête des hommes de médias de notre pays. Interpellés, convoqués et même violemment agressés, les directeurs de publication et responsables de rédaction de la place n’arrivent pas digérer cette situation qui nécessitait pourtant une suite logique, telle qu’une promesse de réplique des autorités de transition. Mais il faut peut-être reconnaître finalement que «le chien aboie, mais la caravane passe».
Grâce à la démocratie, la liberté d’expression constitue une réalité au Mali. Durant ces 20 ans de pratique démocratique soldée par un coup d’Etat, les hommes de médias maliens ont exercé leur profession en étant la cible de tous les dangers. Au vu et au su de tous, nombreux d’entre eux ont été interpellé, convoqués et pire physiquement agressés avec des dommages collatéraux. Après avoir attiré l’attention du gouvernement et même de Kati, certains journalistes ont reçu des gestes de compensation. Sous le vent des turbulences des évènements d’après mars dernier, les hommes de médias avaient organisé une grande marche pour exprimer leur colère et leur ras-le-bol face aux autorités pour que toute la lumière soit faite sur cette situation dont personne ne pouvait mesurer les conséquences.
Pourtant, en son temps, l’assurance avait été donnée par le Première ministre, à travers le Cabinet de la Primature, de soulager les acteurs de la Presse et réparer les torts. Médusées par ces attaques ciblées contre des journalistes, les populations avaient spéculé sur les faits pendant que le gouvernement observait un silence de carpe. Tout en espérant qu’il n’est pas trop tard pour bien faire, la Presse malienne reste toujours confiante au gouvernement de Cheick Modibo Diarra relatif à ces agressions contre des acteurs de médias, en plus de ses missions régaliennes.