« La nuit est tombée à Ségou » disait Niaro Karamoko lors du décès de Thierno Hady Thiam, le père de Boubacar Thiam. Ce jour-là, lorsque Niaro Karamoko était arrivé sur le lieu des funérailles, il salua la foule en disant « bonsoir » ! On lui répondit qu’on était en plein jour. Et l’érudit de Niaro rétorqua qu’il le savait très bien, mais que dans une ville où quelqu’un comme Thierno Hady Thiam décède, la nuit est bien sûr tombée sur cette ville.
Comme Niaro Karamoko, Thierno Hady Thiam, Bassidi Sosso, Hamidou et Aguibou Sosso, Cheick Mahine et Cheick Mansour Haidara, Abdoul Aziz Djiré, Saad Oumar Touré, Thierno Madani Tall etc.… Cheick Almami Guindjo aussi a regagné ses pairs Saints à l’au-delà, (nous sommes tous pour Dieu et nous retournerons tous à Dieu). Le lundi 19 novembre 2012 Almami Guindjo était rentré dans le coma. Sur instruction d’un médecin, il fut évacué d’urgence après la prière du crépuscule à bord d’une ambulance de l’Hôpital Nianankoro Fomba vers la Polyclinique Pasteur de Bamako où il a été soumis à une réanimation. Dans la journée du mardi 20 novembre, il revient légèrement en de meilleure condition de santé et demanda à ses enfants de le faire sortir de la salle de réanimation. Avec l’accord des médecins, il a été transféré dans la salle octroyée par la clinique Pasteur à son fils ainé Gaoussou. Là il échangea intimement avec tous ses enfants et ses proches. A travers ces échanges, on comprenait déjà que l’Imam Guindjo faisait ses dernières communications avec les membres de sa famille, instructions fermes de se SOUDER. Entre 14h et 15h on fera sortir tout le monde de cette salle et seuls Gaoussou, Kola et son neveu Bèla y sont restés ; Almami assemble leurs mains droites, bénit ces derniers et prie trois fois sur le Saint Prophète Mohammad avec « SALATIL FAHTI », juste après il tourne sa tête et rend l’âme ce mardi 20 novembre 2012 aux environs de 15 heures. La nouvelle se répand sur la ville à Bamako et à Ségou avec votre Radio, SIKORO FM qui rendit publiquement la nouvelle avec l’interruption de ses programmes habituels transformés en chants religieux. La clinique Pasteur sera vite envahie par un monde impressionnant et sans précédant. Toutes les dispositions ont été prises ce même mardi pour ramener la dépouille dans sa famille à Ségou, il a fallut l’intervention des forces de sécurité pour pouvoir faire sortir le corps à bord de l’ambulance médicale de la clinique Pasteur, chacun voulait le toucher, à la limite voir le corps du Saint de Ségou. Ce mardi 20 novembre le cortège funèbre quitta donc Bamako et arriva à Ségou aux environ de 22 h50, là aussi il ne fut pas facile de descendre le corps pour le déposer dans la chambre où l’imam logeait. Une foule nombreuse était venue l’accueillir et fut renseignée de la nouvelle de l’enterrement prévue le lendemain mercredi 21 novembre 2012 à 14 h30. Dans la nuit du mardi au mercredi entre 02 h et 04 h du matin la Tombe a été creusée dans la cour, dans une chambre des hôtes qui servait dans le temps de lieu de repos pour l’imam. Selon nos informations auprès de sa famille ce lieu avait été désigné par l’imam lui-même où il devait être enterré. Le mercredi 21 novembre jour de l’enterrement, la cour de l’imam, grande comme on peut penser, n’a pas pu contenir la foule, l’avenue l’an 2000 débordée d’une marée humaine sur plusieurs kilomètres. Parmi les participants de marque, on peut citer le Premier Ministre Mohamad Abdoulaye Souad Diarra dit Cheick Modibo, son beau père le Général Moussa Traoré ancien président, le Président de l’Assemblée Nationale Younoussi Touré, Honorable Ibrahim Boubacar Keita, Honorable Maitre Mountaga Tall et les élus de Ségou, le président du Haut Conseil Islamique Mahamoud Dicko, les représentants du Capitaine Amadou Aya Sanogo, les ministres et anciens ministres, les opérateurs économiques, l’Artiste musicien Salif Keita etc.…., tout le monde voulait assister aux obsèques du saint de Ségou. A 14 h 15 au milieu d’une colonne ouverte par la sécurité, on se dirigea avec le corps vers le lieu de prière, un lieu où l’imam lui-même déposait les corps pour prier, dans la cour de la mosquée. La prière fut dirigée par Guidadjo Koita un MOUKADAME de la secte de CHEICK HAMALLAH le Cherif de Nioro ; GUIDADJO est installé en Mauritanie et était venu spécialement pour l’événement. Un silence total régna lorsque la prière funèbre commença, c’était extra ordinaire même ceux qui n’était pas dans la cour de la mosquée ont observé le silence et ensemble malgré l’immensité de la foule tous ont prié sur le corps. Il n’a pas été aussi aisé de conduire la dépouille vers sa dernière demeure, lentement et difficilement on arriva avec le corps devant la tombe où nous avons eu la chance de faire partir des quelques membres privilégiés de la famille. Dans les bras de ses enfants Gaoussou, Kola, Bèla, Baba son benjamin et l’opérateur économique Bréma Doucouré ami de Gaoussou Almami Guindjo a été déposé dans sa tombe au nom d’Allah par Essence et par Excellence, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux et au nom du Saint Prophète Mohamed Bénit soit il. Une dernière Fatiya a mis fin à la cérémonie des obsèques de Cheik Almami Guindjo, Ségou se plongeant encore dans la nuit, une grande perte pour Ségou et pour le Mali. Il nous faut combien de temps encore pour qu’un homme de la valeur spirituelle d’Almami Guindjo soit révélé ? La rédaction présente ses condoléances les plus attristées à la famille durement éplorée. Qu’Allah dans sa grâce infinie lui réserve une place de choix dans sa miséricorde. Ainsi va la vie.