La question de « l’accaparement des terres » dans la zone Office du Niger a été débattue à l’Assemblée nationale lors des questions orales que l’honorable Oumar Mariko a adressées au ministre du Développement rural, hier.
La forme d’accaparement auquel fait référence le député est relative à l’octroi, par l’Etat du Mali à travers l’Office du Niger, de bail portant sur plusieurs hectares à un opérateur privé dans la zone de Sanambadougou. En réponse à cette question, Dr Bocary Treta a soutenu que le phénomène n’existe pas dans la zone Office du Niger.
Les perspectives de croissance démographique, d’urbanisation rapide et les modifications des habitudes de consommation entraînent une forte demande alimentaire avec une plus grande exigence de diversification, de qualité des produits agricoles et de meilleure accessibilité. La satisfaction de cette demande exige la mise en place d’une agriculture moderne et dynamique.
C’est dans ce cadre que le gouvernement du Mali a adopté en août 2013 la politique du développement agricole (PDA). Cette politique vise à améliorer la productivité et la compétitivité agricoles avec l’ambition de diversifier, d’intensifier et moderniser les systèmes de production. Elle vient couronner les efforts des gouvernements successifs qui visent à renforcer les synergies intersectorielles en vue de valoriser et de positionner les produits agricoles maliens sur les marchés sous régionaux et internationaux.
Cela s’est concrétisé par l’octroi en zone Office du Niger, où les conditions sont réunies, des baux à des privés en vue de valoriser les terres de l’Office. C’est ainsi que des projets comme Malibya portant sur l’aménagement de plus de 100.000 hectares, le projet UEMOA, le projet N-SUKALA et le complexe agro-industriel de Sanamadougou ont été réalisés. Ce dernier projet fait l’objet de plusieurs critiques de la part de certaines organisations dites de « défense des producteurs ». C’est cette question qui a été posée au ministre par le député Oumar Mariko qui accuse l’Office du Niger de s’accaparer des terres des habitants de la population de Saou et de Sanamadougou.
En réponse à la question, le chef du département a soutenu que le phénomène d’accaparement des terres n’existe pas dans la zone Office du Niger. En ce qui concerne le cas signalé par l’élu de la nation, le ministre a assuré que les textes relatifs à la gestion des terres à l’Office du Niger ont été respectés. Les populations dont les terres sont touchées par le bail ont été dédommagées conformément aux textes en vigueur en République du Mali. Le chef du département a dit devant les élus de la nation que les efforts du gouvernement visent à sécuriser et accroître le revenu des exploitants agricoles en développant, à côté des exploitations familiales, l’agro-industrie qui peut sortir notre pays de la pauvreté et assurer la souveraineté alimentaire et nutritionnelle.
L’interpellation du député Oumar Mariko nous rappelle les lettres des organisations altermondialistes qui interpellent le gouvernement du Mali sur le phénomène de «l’accaparement des terres dans la zone Office du Niger ».
« Cette situation qui n’existe que dans la tête des responsables d’Interact Afrique-Europe et Fian international ne vise qu’à saper tous les efforts de développement agricole dans les pays du sud. Dans notre pays, ces organisations ont pour relais la convergence malienne contre les accaparements des terres (CEMAT). L’objectif visé derrière l’idée d’accaparement des terres sans la zone Office du Niger est de détruire tous les projets de développement dans cette zone comme ce fut le cas du projet sucrier de Markala et réduire notre dépendance à l’importation c’est-à-dire à l’agriculture du nord » a martelé un connaisseur des questions agricoles.
M SIDIBE