Depuis l’attaque terroriste perpétrée le 10 juin dernier à Misseni dans le cercle de Kadiolo, à Nara (27 juin) et dans le village de Fakola (28 juin), deux localités de la région de Sikasso, l’insécurité semble s’étendre au sud du pays où les autorités semblent avoir saisi toute la gravité de la situation. Surtout que les assaillants seraient, dans certains cas, d’anciens éléments de nos forces de défense et de sécurité ayant servi, auparavant, aux côtés des Forces Nouvelles ivoiriennes. Maintenant, ce sont des militaires radiés de l’armée, le 30 septembre 2013, qui seraient la cible des terroristes du MUJAO afin de les amener à aller grossir leurs rangs pour perpétrer des attaques contre espèces sonnantes et trébuchantes.
Après la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, le 20 juin dernier, nos populations étaient à même de rêver à un retour définitif de la paix et de la sécurité sur l’ensemble du territoire national. Mais avant même que l’encre indélébile de cette signature n’ait sèché, voilà que des terroristes font parler encore d’eux.
Mais cette fois-ci, ce sont des localités situées au sud du pays qui sont visées. Comme ce fut récemment le cas dans les bourgades de Misseni et de Fakola dans la région de Sikasso et de Nara, dans la région de Koulikoro où trois militaires maliens ont été tués lors d’une attaque attribuée à des narco djihadistes.
Si l’attaque du camp de Nara a été revendiquée par le mouvement terroriste Ansar Dine d’Iyad Ag Ghaly, celles opérées dans les localités de la région de Sikasso seraient le fait du MUJAO qui aurait, pour cela, procédé au recrutement notamment d’anciens militaires maliens ayant servi dans les ex-Forces Nouvelles ivoiriennes ( ex-rebellion qui a fait tomber Laurent Gbagbo).
Il nous revient, d’ailleurs, que c’est un ancien soldat de 1ère classe, un certain Sanogo, de la promotion 2005 ayant déserté l’armée malienne en 2012, qui aurait été chargé par le MUJAO de ce recrutement de militaires radiés ou déserteurs de l’armée malienne ou d’anciens combattants des ex-Forces Nouvelles ivoiriennes. C’est dans ce cadre que certains parmi les militaires radiés de l’armée, le 30 septembre 2013, auraient été contactés pour rejoindre les rangs du mouvement terroriste et aller commettre des attentats ou perpétrer des attaques dans des localités au sud du Mali voire en Côte d’Ivoire. Cela contre espèces sonnantes et trébuchantes allant de 500 000 F CFA par attaque perpétrée à 10 millions FCFA comme prime aux ayants-droits au cas où un assaillant serait tué au cours d’une opération menée contre des éléments des forces de défense et de sécurité du Mali.
Face à cette situation et au vu de la dégradation générale de la situation sécuritaire, l’Etat doit redoubler de vigilance. En dénichant et en détruisant les cellules dormantes des mouvements terroristes dont la présence est signalée, ces derniers temps, tant à l’intérieur du pays que dans la capitale elle-même.
Mamadou FOFANA