PARIS - Les familles des otages français, notamment ceux retenus au Sahel, ont appelé vendredi François Hollande à agir pour permettre leur libération et déploré le peu d'informations qui leur étaient fournies.
"Il faut que les engagements pris par le président soient réels. Ils nous est difficile de penser que les otages vont passer leur troisième Noël sur le sable", a déclaré Françoise Larribe, ex-otage et épouse de l'un des Français enlevés au Niger en septembre 2010, lors d'une conférence de presse organisée par l'association Otages du monde.
"Nous en avons marre d'attendre. Il ne se passe rien. Il est temps de mettre des actes sur vos paroles, M. Hollande", a demandé Pascal Lupart, président du comité de soutien à Philippe Verdon et Serge Lazarevic, enlevés au Mali, en novembre 2011.
"Notre vie est un cauchemar, maintenant il serait temps qu'ils rentrent, leurs femmes, leurs enfants n'en peuvent plus. Les familles explosent", a renchérit Christine Cauhapé, soeur de Marc Féret, enlevé aussi au Niger.
Regrettant le peu de médiatisation, l'ex-otage des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), Ingrid Betancourt a appelé à "briser le silence".
"Il est important de nous dire que la vie de ces personnes n'est pas l'affaire de leurs parents, c'est l'affaire de chacun de nous, c'est notre affaire à tous", a-t-elle ajouté, émue.
"Je suis très étonné du silence des entreprises, Areva, Vinci. Ce sont des multinationales qui ont une puissance extraordinaire et on ne les entend pas", a expliqué de son côté le journaliste Hervé Ghesquière, ancien otage en Afghanistan.
Le 16 septembre 2010, au Niger, cinq Français, un Togolais et un Malgache, collaborateurs du groupe nucléaire public Areva et de son sous-traitant Satom, étaient enlevés à Arlit (nord), un site d'extraction d'uranium.
Dans la nuit du 24 novembre 2011, deux Français, Serge Lazarevic et Philippe Verdon, en voyages d'affaires, étaient enlevés à leur tour dans leur hôtel à Hombori, dans le nord-est du Mali.