Le Mali tend, vraisemblablement, vers la tenue d’une conférence nationale qui réunira toutes les forces vives de la nation. L’annonce de cette nouvelle a été faite ce lundi 14 mai, en la faveur d’un point de presse, par le Capitaine Amadou Haya Sanogo. Cette conférence nationale, pour le Président du CNRDRE, devra aboutir au choix du Président de la transition et proposer un timing pour la durée de la transition. Cependant, plane toujours des inquiétudes. La proposition de cette convention nationale est-elle un aveu d’échec du CNRDRE ou une volonté réelle de rassemblement des maliens du capitaine Sanogo ? La limitation du rôle de cette convention nationale qu’au choix d’un président de transition ne remet-elle pas en cause sa quintessence ?
Une pertinente réflexion sur l’opportunité de cette convention nationale, eu égard aux vrais raisons qui semblent la motiver, s’impose. Sans avoir la prétention de remettre en cause cette initiative du Capitaine Sanogo, que je partage d’un point de vue, force est de reconnaitre qu’elle souffre malheureusement de beaucoup de zones d’ombre. L’organisation d’une conférence nationale est une noble résolution qui ne saurait être bafouée et instrumentalisée pour des raisons d’ordre personnel ou clanique. Autrement dit, de cette conférence devra être fait le bilan de ces 20 dernières années et situer les responsabilités de tous. Les maliens, pour le Mali et les jeunes générations, doivent impérativement se retrouver, palabrer, échanger, se comprendre, se pardonner et jeter les bases d’un Mali meilleur. Pendant cette conférence nationale, tous les problèmes de la nation devront faire l’objet d’un débat sincère, patriotique pour aboutir à des solutions pérennes et consensuelles. Le retour effectif à l’ordre constitutionnel ; le rôle et la place de chaque malien dans la transition y compris le CNRDRE, les partis politiques, la société civile, les institutions de la république ; le timing et le plan d’action de la transition ; le problème du Nord et l’assistance humanitaire aux familles déplacées ; l’organisation des élections à venir…sont autant de préoccupations dont cette conférence nationale devra apporter des remèdes. Il faut que chaque malien fasse, pour une fois, son mea culpa et assume sa responsabilité.
Oui donc pour une conférence nationale qui répondrait à tous ces besoins et rassemblerait tous les maliens sans distinction, mais non à une convention nationale dont le rôle se limiterait au choix d’un président de transition. Néanmoins j’ose espérer que la convention nationale à laquelle je fais allusion, est la même que celle proposée par le capitaine Sanogo et non une convention tripatouillée et raccommodée pour une cause personnelle et dont la véritable vocation n’est que de déplacer les problèmes au lieu de les résoudre définitivement. A bon entendeur, salut.