Les hydrocarbures régulent le marché et toute augmentation de prix est directement répercutée sur plusieurs secteurs de l’économie de notre pays. Les dégâts collatéraux sont incommensurables.
Les prix des hydrocarbures connaissent une augmentation généralisée depuis le 11 mai 2012. Le mécanisme de fixation des prix mis en application depuis plusieurs décennies dans notre pays et qui obéit à un système de péréquation a été rendu public le lundi 14 mai 2012.
Le gaz butane dont le prix était subventionné dans notre pays pour lutter contre la coupe abusive de bois et freiner la désertification a connu une augmentation sensible en passant de 320 F CFA à 417 F CFA le kilo. Le prix non subventionné du kilo de gaz est ainsi passé de 1920 à 1090 F CFA. Toutefois, les bouteilles de 2,75 kg et 6 kg sont respectivement vendues à 1150 F CFA et 2500 F CFA. Le gas-oil, le pétrole lampant, le DDO, le fuel-oil augmentent de 10 F CFA.
Selon le communiqué de l’Office national des produits pétroliers (Onap), les nouveaux prix sont fixés ainsi qu’il suit : super carburant 705 F CFA le litre, gas-oil 620 CFA/l, le pétrole lampant 520 F CFA/l, distillant diesel oil (DDO) 620/l, fuel-oil 430 F CFA/l. Le prix du Jet A1 reste libre.
Depuis environ 6 mois, les prix étaient restés maintenus à la pompe dans notre pays. Grâce à la subvention de l’Etat malien qui a cours depuis 20 ans, l’essence au Mali est le produit le moins cher de la sous-région. Récemment, le FMI et la Banque mondiale s’étaient élevés contre le système en demandant au gouvernement de Cissé Mariam Kaïdama Sidibé de mettre fin à la subvention qui, selon eux, grève le budget de l’Etat.
Le Premier ministre de pleins pouvoirs, Cheick Modibo Diarra, qui a à peine un mois d’existence, a certainement dû céder à la pression des institutions de Bretton Woods en procédant à cette hausse généralisée. Les caisses de l’Etat étant vides puisque les affaires sont au ralenti, les autorités ont-ils cru bon de recourir à des augmentations comme solution.
Cette politique du bord du précipice a des conséquences lourdes pour les consommateurs maliens. Ces derniers sont plus que jamais confrontés à la cherté des produits de première nécessité dans ce Mali post-coup d’Etat caractérisé par la faiblesse des institutions de l’Etat.
La hausse du prix du carburant a des répercutions directes sur plusieurs domaines comme le transport, le petit commerce, l’artisanat, l’hôtellerie, etc.
La vie des Maliens en général et des Bamakois en particulier est tributaire du secteur du transport. Celui-ci, à son tour, est régenté par les hydrocarbures, sa principale matière première. C’est pourquoi généralement, les augmentations de prix intervenues dans le secteur du transport public dans notre pays ont été entraînées par celles qui ont été subies par les hydrocarbures.
La situation sociopolitique, faite d’incertitudes, qui a amené les banques et investisseurs à rester sur leurs gardes est déjà trop tendue pour les citoyens. Une éventuelle flambée des tarifs des transports publics va créer davantage de dégâts.