NEW YORK (Nations unies), Le ministre des Affaires étrangères ivoirien a demandé lundi au Conseil de sécurité des Nations unies d`autoriser "dans les tout prochains jours" le déploiement d`une force internationale pour chasser des groupes extrémistes du nord du Mali.
Au cours d`un débat au Conseil sur la situation au Sahel, Charles Koffi Diby a souligné "l`urgence et la diligence avec laquelle le Conseil de sécurité de l`ONU devrait pouvoir autoriser le déploiement de la Mission internationale de soutien sous conduite africaine au Mali (MISMA) et les soutiens logistiques et financiers nécessaires".
M. Diby s`exprimait en tant que président du Conseil des ministres de la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao).
Soulignant que le nord du Mali "se transforme progressivement en un sanctuaire pour les groupes terroristes", il a qualifié de "vital" le déploiement de la Mission. "Il est indispensable que la résolution du Conseil de sécurité autorisant le déploiement de la MISMA soit adoptée dans les tout prochains jours", a-t-il estimé.
"Tout retard supplémentaire que nous mettrons à l`adoption de (cette) résolution (...) est de nature à renforcer la position des terroristes et la facture à payer pour les déloger n`en sera que plus élevée pour nous tous", a affirmé M. Diby.
Un point également souligné par le ministre marocain des Affaires étrangères Saad Dine El Otmani, pour qui "tout retard ou temporisation (...) ne fera que renforcer l`emprise et le contrôle des reseaux terroristes ou criminels sur cette région".
"Notre vif souhait est que ce Conseil pourra dans les plus brefs délais apporter une réponse positive à la demande formulée d`une seule voix par le continent africain", a-t-il ajouté. Le Maroc assume pour décembre la présidence tournante du Conseil.
Son homologue togolais Elliott Ohin a lui aussi jugé "impérieux que le Conseil se décide à redonner espoir aux Maliens" en autorisant le déploiement de la MISMA.
Bamako et la Cédéao ont soumis à l`ONU des plans pour une force internationale de 3.300 hommes et demandent au Conseil d`autoriser son déploiement. Le Conseil doit se prononcer sur la base d`une résolution préparée par la France, qui espère son adoption avant Noël.
De son côté l`envoyé spécial de l`ONU au Sahel Romani Prodi a rappelé qu`une action militaire au nord-Mali ne pourra pas être lancée avant "de nombreux mois", afin de "rassembler les forces nécessaires". Dans une déclaration fin novembre, M. Prodi avait fixé la date probable à septembre 2013.
Soulignant la nécessité d`une stratégie globale au Sahel --que M. Prodi est chargé de mettre au point-- l`ambassadeur français Gérard Araud a estimé que "la rédaction de cette stratégie a subi un retard trop important, il faut passer à l`acte".
Rappelant qu`une intervention "provoquerait probablement le déplacement de dizaines de milliers de personnes supplémentaires", en plus des 350.000 réfugies ou déplacés chassés de chez eux par la crise au Mali depuis le début de l`année, le Haut commissaire de l`ONU aux réfugiés Antonio Guterres a quant à lui appelé à en minimiser les conséquences humanitaires.
Il a "demandé à tous les acteurs de ce conflit, y compris une éventuelle force internationale, de garantir un accés sans entrave des agences humanitaires aux populations affectées".