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Médiation dans la crise sécuritaire au Mali : Quand le président Blaise Compaoré s’accuse et cherche un alibi
Publié le mardi 11 decembre 2012  |  L'Inter de Bamako


Crise
© Reuters par DR
Crise malienne / Médiation : Blaise Compaoré en réunion avec des représentants de l`ancienne junte militaire.
Mercredi 2 mai 2012. Ouagadougou, Burkina Faso


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«L’histoire dira un jour son mot, l’Afrique écrira sa propre histoire» (Patrice Emery Lumumba, dans une lettre à sa femme). Oui, l’histoire retiendra que c’est la mauvaise gouvernance des «démocrates sincères et des patriotes convaincus» parvenus au pouvoir par une révolution populaire en mars 1991 que le Mali est en lambeau. Le Mali a disparu sur la scène politique régionale et internationale.

Le Mali a un nouveau «prince». Il s’appelle Blaise Compaoré. Pas n’importe quel prince mais un prince d’un autre pays frontalier du Mali qui a eu à faire deux guerres contre notre pays. Le plus malheureux des hommes est celui qui a son destin entre les mains de son ennemi. C’est le cas actuel du Mali. Ne croyez pas, le Mali est encore dans le trou tant que son dossier est géré par Blaise Compaoré et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), pilotée par Alassane Dramane Ouattara.

Aujourd’hui, le prince du Mali est parti à Paris chez François Hollande pour un compte rendu de sa mission. C’est Blaise qui déclare à Paris que «les Maliens ne doivent pas voir en eux des mercenaires…». Il continue à dire que la CEDEAO ne peut pas venir au nord du Mali sans qu’elle n’installe à Bamako ses quartiers généraux. Il faut que les forces soient déployées à Bamako pour que techniquement, elles puissent intervenir au Nord. Mais, M. Blaise Compaoré a oublié lorsque les forces armées Burkinabès sont parties exfiltrer le criminel Bilal ag Chérif, président de transition du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) fictif à Doro (80 km de Gao), elles n’avaient pas passé par Bamako.

Le ministre burkinabé a été plusieurs fois rencontré les forces occupantes à Gao et à Kidal sans passer par Bamako. Les forces burkinabés ont été à Tombouctou pour la libération de l’otage européenne sans passer par Bamako. L’armée malienne dispose d’un aéroport à Sévaré, où le poste de commandement pour la reconquête du Nord s’y trouve. La CEDEAO a d’autres idées qui ne sont pas la libération du nord de notre pays.

En réalité, la CEDEAO veut venir semer la pagaille politique dans notre pays. Le vrai problème du Mali, c’est la CEDEAO. Dès le début du problème, la CEDEAO l’a compliqué. Elle s’est immiscée directement dans la gestion de la souveraineté de notre pays dans la seule intention d’installer au pouvoir ses amis regroupés au sein du Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et la République (FDR ). Une autre réalité, la CEDEAO n’a aucun moyen ni matériel, ni logistique sans sa puissance colonisatrice : la France.

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO, n’entreprendra aucune action au nord du Mali, tant que les otages européens et surtout français sont aux mains d’AQMI. Pour la France, nous l’avions dit dans nos précédentes publications, un seul otage vaut la population de l’Afrique. Ensuite, les Maliens doivent comprendre que la CEDEAO a aussi peur du Nord. On la demande d’aller au Nord, elle veut venir au Sud, uniquement pour alimenter des troubles. Son attitude me rappelle celle du président Carter selon l’Imam Khomeiny lors de l’incident entre l’Amérique et l’Iran en 1980.

L’Imam Khomeiny a été interviewé par le grand journaliste égyptien Mohamed Haykal du journal Al Haram. Dans cette interview, l’Imam Khomeiny comparait le président Carter à «un lion qui rugit sur place et qui faisait bouger sa queue».

En fait, la CEDEAO a peur d’aller au nord du Mali. Blaise Compaoré, Alassane Dramane Ouattara et la CEDEAO cherchent un alibi. Mais tout le monde sait que la France peut intervenir au nord Mali sans passer par Bamako.

Dans l’affaire Michel Germano, la France et la Mauritanie intervinrent au nord du Mali sans passer par Bamako. Surtout que la France a dit clairement qu’elle ne fournira pas de troupes au sol.

En janvier 2011, lors de la prise d’otages survenue au Niger par Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), les forces spéciales françaises qui avaient tenté de libérer les deux jeunes français au nord du Mali (Antoine de Léocour et Vincent Delory), n’étaient pas stationnées à Bamako. Tout le monde sait que l’opération s’est déroulée techniquement à partir de Niamey et Ouagadougou. Blaise Compaoré vient d’affirmer sur France 24, l’étroite coopération entre son pays et les deux puissances (France et USA) qui ont des intérêts stratégiques dans le nord de notre pays.

La CEDEAO ne peut et ne pourra rien faire sans ces deux puissances. La CEDEAO cherche par tous les moyens pour venir caser ses militaires et mercenaires au Mali avec des salaires et primes élevés, semer des troubles politiques dans notre pays.

La CEDEAO est une organisation fallacieuse qui ne respecte pas sa signature. Elle est une des causes principales des problèmes à notre pays. C’est elle qui a nommé un président de transition et un Premier ministre de transition avec plein pouvoir. C’est elle qui s’est opposé aux conventions nationales qui existent bien dans l’Accord-cadre.

Tout le monde doit se souvenir des menaces de M. Alassane Dramane Ouattara à l’égard de la junte après le 22 mars 2012. Son objectif, empêcher tout coup d’Etat en Afrique de l’Ouest. Mais, Dieu merci, lui quand même a d’autres chats à fouetter à la place de l’envoi de troupes au nord Mali.

Au moment où nous mettons ce travail sous presse, la rébellion de Côte d’Ivoire a ouvert un front à la frontière Ghana- Côte d’Ivoire.

Monsieur Blaise Compaoré va jusqu’à comparer le MNLA au Québec et à la Corse. Pour le paraphraser, il dit que ces deux mouvements demandent l’indépendance mais on ne les attaque pas. Il a oublié que c’est à cause de l’indépendance de la Corse que Ivan Kolona (l’indépendantiste corse accusé d’assassiner le préfet corse) est condamné en prison à vie. Mais, il doit comprendre que comparaison n’est pas raison. On n’a jamais entendu le Québec prendre des armes contre le Canada.

Le Mali n’est pas une République fédérale mais une République laïque et indivisible.

Ce que le MNLA a fait au nord du Mali est pire que les crimes d’Adolph Hitler en Europe. Ah ! Nous voyons, là où le nouveau prince du Mali veut en venir. Les Maliens doivent comprendre, que le Burkina à travers la médiation de Blaise Compaoré, n’arrangera rien comme solution durable au Mali.

Au contraire, il enfoncera le Mali. M. Blaise Compaoré a toujours œuvré pour la désintégration de l’Afrique de l’Ouest. C’est la passoire principale, le coxer principal de l’impérialisme occidental en Afrique de l’Ouest de l’Occident. Que Dieu déchire la terre sous ses pieds et l’avale. Tous les Maliens doivent se lever comme un seul homme pour désavouer sa médiation.

La solution du nord du Mali se trouve au Mali même. Les Maliens doivent prendre leur destin en main comme les Tchadiens l’avaient fait contre la Libye dans les années 1980. Ils doivent s’aligner en bloc derrière leur armée.

Le conseil que nous donnons au CNRDRE, c’est de lire la conclusion du livre du capitaine Sounkalo Samaké (Ma vie de soldat). Toutes les analyses de la situation actuelle de notre pays, nous montrent que le FDR veut se positionner à travers la CEDEAO.

Le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE) peut voir dans le livre de Sounkalo comment le Comité militaire pour la libération nationale (CMLN) a été renversé par ses adversaires. Aujourd’hui, on ne voit pas la confiance venir. Sinon, comment la COPAM qui soutient le CNRDRE et le Premier ministre de plein pouvoir est partie en lambeaux ? Qui est à la base de sa démolition.

De l’analyse de la cause de la démolition de la Coordination des Organisations patriotiques du Mali (COPAM), ce qu’on sait à partir des analyses, ses deux leaders à savoir : Adama Traoré et Hamadoun Amion Guindo ont été achetés.

Posez-vous la question, qui les a achetés ? Sinon, comment comprendre que des ministères clés (ministère de la Santé, ministère de l’Assainissement et de l’Environnement, ministère des Mines et ministère de l’Agriculture) soient confiés à la Coalition pour sauver le Mali (CSM), un regroupement qui ne vaut pas la COPAM. Le Premier ministre «plein pouvoir» est déjà en campagne électorale. Ceux qui pensent que la transition, c’est un an, se trompent.

Les TDR (Termes de référence) des concertations nationales, nous avons appris qu’il demande trois (3) ans pour la durée de la transition. Donc, le chef de l’Etat, le Professeur Dioncounda Traoré et son Premier ministre ne cherchent pas une ouverture vers une transition mais un mandat. Donc, le peuple malien doit être vigilant. La première trahison de ce peuple est partie du CNRDRE qui a cédé devant la pression de la CEDEAO et de ses suppôts. Comment laisser ATT et ses ministres PDES et des ténors politiques du FDR sortir ? Mais si le CNRDRE ne fait pas attention, il sera mangé par les vautours.

Dans une interview du colonel Joseph Mara au journal «Le Républicain» en 1993, il avait déclaré que : «Dans leur préparatif du coup d’Etat de novembre 1968, déjà en septembre 1968, le capitaine Tidjani Traoré l’avait appelé lors d’une cérémonie au Cercle mess des officiers (où lui Mara a été nommé président) qu’il est au courant de leurs activités».

A suivre dans notre prochaine parution

Yacouba Aliou, Bamako

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