Les concertations nationales dont l’ouverture devait avoir lieu aujourd’hui ont été de nouveau reportées. Un énième report sollicité cette fois-ci par le Conseil National de la Société Civile, qui se justifie par l’absence de consensus.
C’est à un jour des dates prévues pour la tenue des concertations nationales, que le peuple malien a été informé de son énième report. Cette fois-ci pas sous une menace de boycott- comme l’avait sans cesse affiché le FDR, mais par la demande du Conseil National de la Société Civile. Pour éviter un carnage ? C’est qui ressort en substance des propos du président de l’organisation de la société civile, Boureïma Allaye Touré, le dimanche 09 décembre lors du journal télévisé. A ses dires, cette sollicitation aux autorités de la transition émane d’une rencontre, le 24 et 25 novembre entre le Conseil de la Société Civile ; la Coordination des Associations et Organisations féminines, le Réseau des Communicateurs Traditionnels. Au cours de cette rencontre, les analyses approfondies de part et d’autres ont conclu par la présence d’un climat de méfiance qui sera de nature à créer plus de problèmes au cas où les concertations se tiennent aux dates prévues- 11-12-13 décembre. Les conditions optimales ne sont pas réunies : tensions très vives entre les acteurs devant prendre part essentiellement au tour d’une lisibilité non consensuelle de tous des termes essentiels et les documents de travail pour ces assises.
L’unité ou rien
La condition sine-qua-non pour la tenue dans les meilleures conditions de ces assises est relative à une synergie entre les fils du pays. Un facteur écorné depuis longtemps- à cause des intérêts divergents depuis le lendemain du coup d’Etat- pour une sortie de crise. Ces concertations nationales, socle pour la validation des organes proposés par Dioncounda en vue de faire participer tous les fils du pays à la résolution de la crise, a davantage exacerbé le climat délétère. Le refus du Front Uni pour la Sauvegarde et la Démocratie (FDR) et de l’ADPS de composer avec la commission d’organisation des concertations nationales en est un exemple palpant. Et la société civile aussi, dans sa majorité, de part les observations, est animée d’un non absolu pour la tenue des concertations nationales dans des conditions actuelles. Dans les coulisses de nombreux services, l’inquiétude était palpable. Un carnage est à craindre. Au lieu que les assises soient une porte de sortie elles seront à l’origine d’un affront plus sanglant, entre les bords de division.
Une feuille de route, une urgence ?
Voyant de loin une imposture à prévenir, le premier ministre Cheick Modibo Diarra avait sollicité, depuis Paris où il a rencontré le ministre des Affaires Etrangères Françaises, de surseoir aux concertations nationales au profit d’une feuille de route à l’appréciation de l’Assemblée Nationale. Qui allait définir clairement la position et la volonté de Bamako aux yeux de tous les acteurs prêts à lui venir en assistance. Faire dissiper la confusion et influencer peut être sur le verdict du Conseil de Sécurité de l’ONU qui se prononcera le 15 décembre sur le dossier malien. Le Conseil semblait n’attendre que les résultats des concertations nationales. Reportées à une date ultérieure, que devons nous attendre du Conseil ?