PARIS - La France, "préoccupée par la situation à Bamako", a condamné mardi les "circonstances" de la démission du Premier ministre malien Cheick Modibo Diarra, forcé au départ sous la pression d`anciens officiers putschistes.
"Nous condamnons les circonstances dans lesquelles le Premier ministre Cheick Modibo Diarra a été contraint de démissionner (...) L`ancienne junte doit cesser ses interventions dans les affaires politiques du pays", a déclaré le porte-parole du Quai d`Orsay Philippe Lalliot.
"Nous appelons chacun à la responsabilité dans l`intérêt du Mali. Un nouveau gouvernement représentatif et qui recueille le plus large soutien au sein de la population malienne doit être rapidement formé par le président Traore", a-t-il poursuivi.
"Alors que la communauté internationale, la CEDEAO, l`Union Africaine, les Nations Unies, l`Union européenne sont mobilisées pour aider le Mali à recouvrer sa souveraineté sur l`ensemble de son territoire, chacun, au Mali, doit se montrer à la hauteur des défis auxquels le pays est confronté", a encore déclaré M. Lalliot.
"Ces développements viennent souligner la nécessité du déploiement d`une force africaine de stabilisation", a-t-il ajouté.
Le Mali a plongé dans une nouvelle crise après la démission forcée de M. Diarra sous la pression d`anciens officiers putschistes hostiles à toute intervention militaire étrangère pour chasser les islamistes armés qui occupent le nord du pays depuis huit mois.
Cheick Modibo Diarra a annoncé sa démission et celle de son gouvernement après avoir été arrêté dans la nuit sur ordre du capitaine Amadou Haya Sanogo, chef de l`ex-junte qui avait renversé le président Amadou Toumani Touré en mars.
Le porte-parole de l`ex-junte militaire, Bakary Mariko, a démenti mardi matin tout nouveau "coup d`Etat" et assuré que le Premier ministre serait remplacé par le Président de la République Dioncounda Traore.
Ce nouveau coup de force des ex-putschistes survient alors que Bamako et la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao) ont demandé au Conseil de sécurité de l`ONU d`autoriser rapidement le déploiement d`une force internationale de 3.300 hommes afin de reconquérir le nord du Mali occupé par des islamistes armés.