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Mali: «Toute solution militaire et politique passe sûrement par le capitaine Sanogo»
Publié le mardi 11 decembre 2012  |  Autre presse


Marche
© aBamako.com par as
Marche du MP22 de soutien aux forces armées et de sécurité du Mali
18/09/2012. Bamako. Marche pour la liberation des armes de l`armee malienne bloquee aux frontières de la Guinee et du Senegal. La marche a débutée a la Place de la Liberte.


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« La situation au Mali est très complexe. Il est un peu tôt pour y voir clair », c’est ce que disait ce mardi matin Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense. La situation est en effet complexe à Bamako, depuis lundi 10 décembre, après l’annonce de la démission du Premier ministre Cheick Modibo Diarra. Il a été poussé à la démission après avoir été arrêté à Bamako sur ordre du capitaine Sanogo, le chef des putschistes du 22-mars. Explications et commentaires de Michel Galy, politologue, professeur de géopolitique à l’Ileri, l’Institut des relations internationales à Paris.

RFI: Paris condamne les circonstances de cette démission et demande aux anciens putschistes de cesser leurs intrusions dans la vie politique malienne, mais pour autant, Paris n’a pas formellement condamné la démission ?

Michel Galy: Effectivement. Il y a une nuance importante dans le vocabulaire mais pour autant c’est l’intervention réitérée des putschistes dans la vie politique malienne que condamne surtout Paris.

Est-ce que cela veut dire qu’aujourd’hui encore, le capitaine Sanogo est incontournable dans la vie politique à Bamako et encore plus au Mali ?

Certainement, c’est un peu le pouvoir de l’ombre. Il est retiré au camp de Kati à quelque 20 kilomètres de Bamako et il va être renforcé par l’arrivée d’un convoi d’armes qui était bloqué à Conakry. Donc, toute solution militaire et politique passe sûrement par lui.

Est-ce que la démission contrainte hier du Premier ministre malien a pu se faire sans l’aval des puissances régionales. On pense bien sûr à la Cédéao, à Blaise Compaoré le président du Burkina Faso qui est médiateur dans cette crise ?

Effectivement, il y a beaucoup d’interventions, beaucoup de médiateurs qui sont parfois contreproductifs. Mais à mon sens, c’est un coup d’Etat interne. Cependant il y a une dimension régionale ou internationale, puisque tant Cheick Modibo Diarra, le Premier ministre, que Dioncounda Traoré ont été quelque part imposés par la Cédéao, par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest. Il manque donc de légitimité, autant que les putschistes.

Est-ce qu’il y a aujourd’hui des personnalités émergentes ? Est-ce qu’au sein de la classe politique malienne, il y a des personnalités qui se font entendre ou au moins des partis politiques qui se montrent déterminés à proposer une alternative crédible ?

Il y a par exemple Ibrahim Boubacar Keïta, un des leaders de l’opposition. Ceci dit, il faut noter que les putschistes ont aussi un certain soutien populaire à travers des personnalités comme Oumar Mariko, ancien syndicaliste et la Copam [la Coordination des organisations patriotiques du Mali, NDLR] qui le soutient.

Un soutien, d’ailleurs, qui se manifeste très concrètement parfois dans les rues de Bamako quand il y a ces rassemblements. C’est ce qu’on a encore vu ces dernières semaines ?

Exactement. Ils ont empêché par exemple le président ivoirien Alassane Ouattara, président de la Cédéao, d’arriver à Bamako en avion au début des évènements.

Est-ce qu’il faut voir sous cette forme de coup de force d’hier soir un lien avec la mission européenne qui se prépare pour réorganiser l’armée nationale ? Est-ce que finalement les ex-putschistes n’ont pas eu peur de voir cette force remettre en question leur pouvoir sur la partie sud du pays ?

Tout dépend des modalités d’intervention de cette force. A mon avis, il n’y a pas de lien direct avec les décisions européennes. Mais si, tant les militaires français, européens, que la Cédéao veulent faire une sorte de deuxième coup d’Etat ou de contre coup d’Etat dans Bamako contre les putschistes, cela serait une décision très contestable puisqu’il risquerait d’y avoir des soutiens populaires putschistes. Et donc cela risquerait d’être une opération assez sanglante.

rfi.fr/ mardi 11 décembre 2012

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