NEW YORK (Nations unies) - Le Conseil de sécurité de l`ONU a "condamné" mardi l`arrestation du Premier ministre malien Cheick Modibo Diarra et a renouvelé ses menaces de "sanctions ciblées" contre les ex-putschistes.
Dans une déclaration, le Conseil se dit "prêt à envisager des mesures
appropriées, dont des sanctions ciblées contre ceux qui empêchent la
restauration de l`ordre constitutionnel et agissent pour miner la stabilité du
Mali".
Le coup de force des militaires maliens va à l`encontre des résolutions de
l`ONU qui demandaient que "les forces armées maliennes cessent d`interférer
dans le travail des autorités de transition", souligne la déclaration.
Cheick Modibo Diarra a annoncé à l`aube sa démission et celle de son
gouvernement après avoir été arrêté par une vingtaine de militaires, dans la
nuit, sur ordre du capitaine Amadou Haya Sanogo, chef de l`ex-junte qui avait
renversé le président Amadou Toumani Touré en mars.
Le départ forcé du gouvernement malien survient au lendemain de la décision
de l`Union européenne (UE) d`envoyer dans le pays 400 militaires début 2013
pour former l`armée malienne en vue de reconquérir le Nord, première
concrétisation d`un engagement étranger sur le terrain, alors qu`est attendu
avant Noël un feu vert de l`ONU sur le déploiement d`une force internationale.
Dans leur déclaration, les 15 pays membres du Conseil "soulignent leur
engagement à autoriser dès que possible le déploiement" de cette force.
Le Conseil réitère son soutien au président malien par interim Dioncounda
Traore et lui demande de "nommer rapidement un gouvernement d`union nationale".
Le Conseil "demande instamment aux autorités de transition de mettre au
point rapidement une feuille de route (...), afin de restaurer l`ordre
constitutionnel et l`unité nationale, et de tenir dès que possible des
élections pacifiques et crédibles".
Le secrétaire général de l`ONU Ban Ki-moon s`est déclaré de son côté, par
le voix de son porte-parole Martin Nesirky, "troublé" par le coup de force au
Mali. Ces événements "soulignent la nécessité d`une stabilité politique" à
Bamako, a ajouté M. Nesirky.
avz/are